LA SÉRIE DE L’ÉTÉ : NIETZSCHE ET LE NAZISME 3/4 : L’éthique du surhomme

L’éthique de l’Homme Supérieur

Durant les années 1880, Nietzsche se propose de détruire les fondements de la morale platonicienne, qu’il assimile à la chrétienne, ce qui est une grave erreur. Il se fait le prophète d’une éthique inverse, orientée vers la création d’une surhumanité, fondée grâce à la reproduction dirigée de la véritable élite, distinguée par ses qualités morales et son caractère, sans déterminer de nation précise où trouver cette élite, à condition de la chercher en Europe (in Le Gai savoir et VP)… Nietzsche n’est un cosmopolite que dans les rêves de ceux qui l’ont parcouru de façon superficielle.

« L’éternel retour » (l’un des Leitmotive des années 1885-87), c’est la continuité entre la « morale d’esclaves » socrato-platonicienne et celle du « poison chrétien ». Friedrich estime qu’il est indispensable à l’Européen de s’en éloigner, d’en revenir à l’enthousiasme guerrier et à la créativité de « l’Aryen » (VP et correspondance des années 1885 sq., in Favrit, 2002). « Les Grecs nous offrent le modèle d’une race et d’une civilisation devenues pures : espérons qu’un jour, il se constituera aussi une race et une culture européennes pures » (in Le Gai savoir, de 1882).

Il n’est pas faux, mais assez incomplet, d’écrire que, selon lui, « l’histoire avance vers une restructuration de la domination » (Palma, in Coll., 1973). il est plus important de comprendre qu’il se trompe sur un point majeur, n’ayant jamais compris que l’humanité, élite comprise, était composée d’une majorité d’humains voulant croire en un déterminisme surnaturel, c’est-à-dire en un plan divin pour l’Univers et donc pour l’Humanité, et que rien ne permet de savoir s’il en serait de même (ou non) avec une éventuelle Surhumanité.

Le panthéisme d’un Héraclite ou d’un Spinoza était fondé sur une divinité indifférente aux heurs et malheurs des humains, placés de ce fait « par-delà le bien et le mal »… et ce sera la pensée spirituelle intime d’un Adolf Hitler, pur de toute attache chrétienne depuis la fin de l’adolescence.

Pour Nietzsche, une morale n’a pour unique but que de protéger les esprits faibles et simples du désespoir. Le chrétien est « un gentil petit mouton absurde » (VP, aphorisme 117). À l’opposé, son antimorale est « le monde comme tentative d’établir la fierté humaine » (VP, aphorisme 169, probablement écrit pour se moquer de Schopenhauer). Le « nihilisme naturel [est] la naïveté hyperbolique de l’homme qui le fait se considérer en lui-même comme le sens et la mesure des choses » (VP).

À l’antithèse classique Bien-Mal des « pieux faussaires… nihilisme qui sert de “vérité’’ à l’espèce inférieure, le troupeau humain », qu’il considère comme « désengagement de la volonté… autodestruction », il oppose la nouvelle société, fondée sur la domination du Fort sur le Faible, étant précisé que le Fort est austère, chaste, inventif, matériellement désintéressé, mais aussi obnubilé par l’évolution de son espèce (in Par-delà bien et mal ; Généalogie de la morale ; L’Antéchrist ; et surtout VP). En aucun cas, l’homme n’est « le centre du devenir » (VP).

La « morale des maîtres », des hommes supérieurs, très exigeants pour eux-mêmes, s’oppose en tous points à la « morale de l’esclave », fondée sur le sot égalitarisme, la bonté, la pitié. « On a voulu avoir un dieu pour se dérober à la vocation de l’homme : qu’il crée ! » (VP). « Ce qu’il faut combattre, c’est la contamination des parties saines de l’organisme social… La morale de pitié est une morale de décadence » (c’est le grand Leitmotiv des années 1887-1888). « Partout où la perspective hédoniste est au premier plan, on peut conclure à une infirmité de l’homme » (VP).

La nature est fondamentalement « immorale » (il aurait dû écrire : indifférente donc amorale, comme l’avait fait Héraclite), dépourvue de signification et de but (VP), sans téléfinalité ni plan divin. « La morale se fonde sur la pure avidité d’exister… Tout ce qui existe est juste et injuste à la fois, et justifié dans les deux cas » (in Naissance de la tragédie). C’est la volonté de se surpasser qui est l’unique valeur morale (in Par-delà bien et mal). « Il n’existe pas de phénomène moral, mais uniquement une interprétation morale des phénomènes… Presque tout ce que nous nommons civilisation supérieure repose sur la spiritualisation de la cruauté » (in Par-delà bien et mal).

En pratique, Friedrich dénonce le laisser-aller physique et moral, dont témoignent l’alcoolisme ou la précocité et l’abus des relations sexuelles. En 1886-88 (fragments regroupés in VP), il oppose à l’étudiant allemand ivrogne et débauché l’étudiant (mythique) juif, sobre et chaste… un « étudiant juif » très différent de ce que l’on a connu en France en 1968 !

Déjà opposé depuis longtemps au parlementarisme et aux doctrines égalitaires, il tonne en 1888 contre la prolifération des intermédiaires dans le monde économique, mais aussi dans le milieu intellectuel : « Les parasites de l’esprit », authentiques négociants de la littérature, de la philosophie, des sciences et des arts plastiques (1888). Faut-il rappeler que la lutte contre les parasites économiques et les agents du pourrissement des mœurs fut une spécificité des régimes populistes du XXe siècle ?

Lou Andreas Salomé (au fouet !), Paul Rée et Nietzsche

Depuis l’adolescence (cf. sa dissertation de 1862, intitulée Fatalité et histoire, in Blunck, 1955), Friedrich est persuadé de l’innéité des dons physiques, intellectuels et moraux. « C’est la naissance qui ouvre l’accès du monde supérieur : il faut y avoir été préparé par une longue sélection… Ce sont les ancêtres, le lignage qui décident » (1862). « La force intérieure est infiniment supérieure à l’influence du milieu ; beaucoup de ce qui semble être une influence extérieure n’est qu’une adaptation des qualités intrinsèques de l’être humain » (fragment de 1886 in VP). « Tes ancêtres ont payé les frais de ce que tu es devenu » (VP).

En 1878, Nietzsche développe une analyse fausse de l’évolutionnisme dans un court texte, différent de ce qui sera publié après sa mort sous ce même titre, intitulé Volonté de puissance, (publié in Chassard, 1975). « Ce qui me surprend le plus… c’est de voir toujours le contraire de ce que Darwin et son école veulent voir : la sélection en faveur des plus forts, des mieux doués, le progrès de l’espèce humaine. Partout, je constate le contraire… l’inévitable domination des moyennement doués et même des individus inférieurs à la moyenne ». il semble alors n’avoir pas compris la réalité de la comédie humaine, la coalition des médiocres, le triomphe du savoir-faire et du faire-savoir sur l’idéalisme et sur l’action efficace et désintéressée, l’abus des ascenseurs sociaux pour sous doués à relations familiales, tribales et/ou sectaires.

Plus expérimenté, dans Crépuscule des idoles, son ultime œuvre achevée de 1888, il critique de nouveau l’expression « lutte pour la vie » de Darwin et la remplace par celle de « lutte pour la puissance ». Adolf Hitler estimera, très naturellement (in Libres propos), qu’il s’agit d’une inutile querelle de mots, puisque la compétition est la réalité sociale de la vie animale.

C’est par l’effet d’un contresens que Nietzsche (in Aurore, de 1880, et Généalogie de la morale, de 1887) nie tout intérêt à la thèse évolutionniste pour les individus  : nul ne conteste que l’éducation ait pour buts de réprimer les tares innées et de favoriser l’expression du meilleur des qualités intrinsèques, mais Charles Darwin et Alfred Wallace ne se sont intéressés qu’à l’évolution des espèces et non à l’évolution mentale des individus isolés ni à l’organisation des sociétés humaines (cf. Plouvier, 2007-2). La confusion de Friedrich est étonnante, surtout quand l’on sait que son déclin cérébral ne débute qu’à la jonction des années 1888-1889.

Le héros-type nietzschéen, c’est Prométhée, le démiurge créateur de l’être humain, pour certains conteurs, ou, pour les autres, le Titan qui offre à l’humanité le feu, à la fois si utile et si destructeur. Dans l’histoire humaine, la grande figure prométhéenne est Napoléon Ier, « synthèse de l’inhumain et du surhumain » (in Par-delà bien et mal).

Durant son ultime décennie de vie consciente, Nietzsche ne s’intéresse qu’à la genèse de la surhumanité, espérant qu’une série de génies prométhéens pourra en accoucher. Si « la vraie vie consiste en la survie collective » par la succession des générations humaines (Crépuscule des idoles), il importe de sélectionner les reproducteurs et d’interdire la procréation aux tarés (VP et correspondance des années 1880 sq., in Favrit, 2002)… c’est très exactement ce qu’avait écrit, un demi-siècle plus tôt, le grand Schopenhauer in Métaphysique de l’amour.

« Périsse les faibles et les ratés : premier principe de notre amour pour les hommes. Et qu’on les aide à disparaître… S’il m’est démontré que la dureté, la cruauté, la ruse, la témérité, la pugnacité sont de nature à augmenter la vitalité de l’homme, je dirais oui au mal et au péché » (in L’Antéchrist).

« L’humanité n’est qu’un matériel d’essais », pas le but ultime de l’évolution (fragment publié de façon posthume, in Goedert, 1977). L’humanité égalitariste et niveleuse ne peut produire que le « dernier des hommes », on l’a vu. Donc, il importe de « sélectionner une race de maîtres… aristocratie nouvelle et inédite, dans laquelle des philosophes despotiques et des tyrans artistes imposeront leur volonté pour les millénaires à venir… travaillant en artistes cette matière : l’homme » (VP). Mais, Friedrich étant un pudibond, probablement mort vierge et nullement de syphilis cérébrale (cf. Plouvier, 2016), les violeurs et les criminels violents doivent être castrés (in Janz, 1985-3).

« Tel sera l’homme pour le Surhumain : dérision, honte douloureuse… Il faut que l’humanité situe son but au-delà d’elle-même, non pas dans un monde erroné [l’espérance d’une vie surnaturelle après la mort du corps], mais dans le dépassement d’elle-même » (in Ainsi parlait Zarathoustra).

Les reproducteurs doivent être des Européens (in Le Gai savoir et VP) : à plusieurs reprises, dans VP, Friedrich – le non-précurseur des vilains nazis selon les précieux ridicules d’après 1945 – évoque les « Aryens » des légendes völkische… et il a tort ! « L’aspect de l’actuel Européen me donne de grandes espérances : il se forme une race audacieuse et dominatrice, établie sur la large base d’un troupeau fort intelligent » (VP)… les Européens des années 1890-1970 l’auraient comblé à des degrés divers ; les immondes larves actuelles le feraient hurler de rage.

« Le temps approche où il faudra lutter pour la domination de la planète et cette lutte sera menée au nom de principes philosophiques », une lutte dirigée par des « philosophes artistes, inspirés par l’amour du futur » (VP). C’est par une rigoureuse sélection, maintenue durant des siècles, voire un millénaire, que l’on parviendra au produit parfait : « L’espèce supérieure ne pourrait-elle être obtenue mieux et plus vite en élevant et en sélectionnant certains groupes d’essais ? » (in Ainsi parlait Zarathoustra).

Plus tard, l’on créa l’organisation Lebensborn (photo ci-dessus). Ni le philosophe délirant, ni son admirateur également délirant Adolf Hitler ne connaissaient quoi que ce soit de la genèse des mutations créatrices d’espèces nouvelles. Par la sélection des reproducteurs (l’eugénisme positif), l’on ne fait qu’améliorer un ou quelques caractères physiques ou mentaux, sans changer l’essence de l’espèce. C’est ce que font les éleveurs depuis des siècles. La sur-espèce, dont rien ne permet d’affirmer qu’elle doive obligatoirement émerger de l’espèce Homo Sapiens sapiens, ne pourra provenir que de la sommation de mutations heureuses portant sur les gènes homéotiques, parfaitement inconnus avant les années 1980.

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La morale nietzschéenne est un renversement absolu et fantasmagorique des valeurs : il faut abandonner le « Tu dois » pour le « Je veux [créer] l’homme supérieur » (in Ainsi parlait Zarathoustra). « Vivre ? C’est rejeter constamment ce qui veut mourir. C’est être cruel, impitoyable pour tout ce qui vieillit et s’affaiblit en nous et chez les autres… le grand secret pour rendre l’existence plus féconde… c’est de vivre dangereusement » (in Le Gai savoir, de 1882). « L’homme n’est malheureusement pas assez méchant… son amollissement, sa moralisation forment sa malédiction » (1887, in VP). « Nous voulons des sensations fortes… Nous cherchons des états dans lesquels la morale bourgeoise ne prenne plus la parole, encore moins la morale des prêtres » (1888, Le cas Wagner). « La nature a donné à l’homme des pieds pour écraser, non pour fuir » (in Généalogie de la morale, de 1887).

« Qu’est-ce qui est bon ? Tout ce qui élève, chez l’homme, la volonté de puissance et la puissance elle-même. Qu’est-ce qui est mauvais ? Tout ce qui provient de la faiblesse » (in L’Antéchrist). « Vaincre la pitié est, pour moi, une vertu aristocratique » (in Ecce Homo). Il ne faut pas aimer le prochain, mais « aimer le lointain », dans le sens de l’évolution de l’humain vers le surhumain, c’est le Leitmotiv depuis Ainsi parlait Zarathoustra jusqu’à l’entrée de Nietzsche dans le néant cérébral, entre décembre 1888 et février 1889.

« La joie du devenir enferme aussi en elle la joie de détruire » (in Crépuscule des idoles). « La bonté est peut-être ce qui empêche l’homme d’évoluer vers son plus haut degré de puissance et de splendeur » (in Contribution à la généalogie de la morale). « Il y a pour le “mal’’ des perspectives d’avenir » (in Ainsi parlait Zarathoustra). « La haine, la joie de nuire, la soif de prendre et de dominer, d’une manière générale tout ce qu’on appelle le mal, n’est au fond qu’un des éléments de la conservation de l’espèce… Ce sont les esprits les plus forts qui ont fait progresser le plus l’humanité… en rallumant les passions… en réveillant le goût du risque et de l’inédit. Il faut de la “méchanceté’’ – et généralement recourir aux armes – pour imposer du nouveau aux humains » (in Le Gai savoir).

Tout compte fait, le surhomme doit être « le perfectionnement du corps entier, non du seul cerveau » (VP). Le christianisme, religion de mépris du corps, fut « la plus grande calamité de l’humanité » (Crépuscule des idoles). « Le monde n’est que volonté de puissance et rien d’autre… La mort de dieu ouvre le chemin de la redécouverte du monde… Le Surhomme est le sens de la Terre » (VP)… et tout cela ne serait pas de la pure doctrine hitlérienne ? On doit toutefois préciser que le Führer était panthéiste (les lettres de Martin Bormann à son épouse Gerda en font foi, comme les Libres propos déjà cités), qu’il ne concevait pas un monde sans créateur et jugeait sots et inconséquents les athées… comme l’étaient ses deux maîtres vénérés Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche !

À la notable différence du populiste Adolf Hitler, remarquable aquarelliste et dessinateur d’architecture, Friedrich, depuis son adolescence, témoigne d’un total mépris envers les travailleurs manuels (nombreux exemples in Peters, 1978). L’élite reste ouverte à qui émerge du troupeau, mais la «bête humaine », incapable de pensée personnelle, est mûre pour l’esclavage (in Par-delà bien et mal et VP).


L’aquarelle Farm Building on the River (Hofanlage am Fluss) peinte par Adolf Hitler en 1914.

« Voici venir les Barbares nouveaux : les cyniques, les conquérants, qui uniront la supériorité intellectuelle, la santé à la surabondance des énergies » (VP), c’est-à-dire des hommes à la morale nouvelle, pour qui le bien de la collectivité doit toujours et en toute circonstance l’emporter sur le confort matériel et moral de l’individu (fragment de publication posthume, cité in Granier, 1971). 

On comprend que lors de sa conversion au catholicisme, motivée par l’énorme angoisse existentielle que le charlatan Freud n’avait absolument pas calmée bien au contraire, le néophyte Gustav Mahler se soit détourné de Nietzsche et de son « antimorale du surhomme » (Liébert, 2000) : dès 1896, le musicien hypersensible avait parfaitement compris ce que presque plus personne ne semblera (ou ne voudra) savoir à partir de 1945.

Nietzsche / Mahler

Adolf Hitler a lu et annoté les 19 volumes des œuvres complètes de Nietzsche (le 20e tome étant un index), parus chez Kröner à Leipzig de 1894 à 1904, puis la correspondance, éditée en 5 volumes en 1911, chez Insel Verlag de Leipzig. Sous le IIIe Reich, une nouvelle édition, accompagnée de notes et de commentaires, est parue chez Bock à Munich.

En 1934, Adolf Hitler s’exclame : « Le National-Socialisme est plus qu’une religion, c’est la volonté de créer le surhomme… L’homme est le dieu en devenir… J’affranchis l’homme de la contrainte de la raison pure, de l’avilissante chimère morale » (in Plouvier, 2007-2).

Du bon Dr. Gottfried Benn, on ne retient généralement que son activité de poète expressionniste. Or ce médecin multiplie de 1933 à 1938 les articles consacrés à « l’émergence d’un nouveau type biologique ». Pour sa causerie radiophonique de 1933, ensuite éditée et quasi-inconnue en France Der neue Staat und die Intellektuellen (Le nouvel État et les intellectuels), il écrit : « La révolution nationale-socialiste est une nouvelle version de la naissance de l’homme, peut-être la dernière conception grandiose de la race blanche » (développements in Dyck, 2009).

Le 13 mars 1938, à Wittenberg, le haut-lieu du luthéranisme, Baldur von Schirach, patron de la Hitler Jugend, proclame : « Nous, Allemands, ne devons pas subir les mutations biologiques comme des bovins. Nous devons au contraire aider ces transformations. Il nous faut arriver avant les races décadentes à l’état parfait d’animal humain complet : au surhomme » (Plouvier, 2007-2).

Baldur von Schirach

Pour les amateurs de coïncidences et les délirants de la gématrie, l’on peut rappeler qu’Adolf Hitler est né en 1889, l’année où Nietzsche tombe dans le néant cérébral, et qu’ils sont morts tous deux lors de leur 57e année. Dans ses Libres Propos, Adolf Hitler n’a cessé de saluer la profondeur et la beauté des textes nietzschéens.

En mai 1934, dans la salle de conférences des Nietzsche Archive de Weimar, Alfred Rosenberg, Reichsleiter du NSDAP en charge de la Culture, et Hans Frank, patron des juristes du IIIe Reich et ministre de la Justice de Bavière, ont salué en Nietzsche un « père du national-socialisme », sous les applaudissements enthousiastes d’Elisabeth Förster-Nietzche : « Fritz aurait été en chanté de voir Adolf Hitler assumer, avec un courage incomparable, l’entière responsabilité de son Volk » (cité in Peters, 1978).

Hans Franck

Ces hommes et cette femme, confidente de son frère, de leur jeunesse commune jusqu’à la fin de sa vie consciente, en savaient peut-être un peu plus long sur les rapports étroits unissant les écrits nietzschéens, les intentions et les réalisations incomplètes du maître politique et spirituel du IIIe Reich.

« Une chose peut être vraie, même si elle est au plus haut point nuisible et dangereuse »

Par-delà bien et mal, aphorisme 39