SPÉCIAL 18 JUIN : DE GAULLE ET DARLAN, DEUX CONCEPTIONS DU POUVOIR ET DE SA FINALITÉ

par Bernard PLOUVIER

Amené à Londres le 17 juin par Edward Spiers-« Spears », Charles de Gaulle est jugé tellement petit personnage que son appel du 18, fort peu entendu en France, n’est même pas enregistré par la BBC : quelques jours plus tard, on demandera au général de le bisser pour la postérité (« Gillois », 1973).

Après sa retraite de janvier 1946, à son aide de camp Claude Guy (1996), il confiera : « J’ai gardé des deux premières années de la France Libre le souvenir d’une solitude incroyable ». Ce nationaliste, judéophobe par bouffées, gardera rancune au peuple de France de n’avoir eu avec lui, en 1940-42, que « la France des synagogues, non celle des cathédrales » (Tournoux, 1964).

De fait, ses Forces Françaises Libres resteront toujours squelettiques : environ 60 000 combattants (Philippe de Gaulle, 2003-1), en plus de quelques dizaines de politiciens, de journalistes et de hauts fonctionnaires planqués dans les bureaux ou devant les micros.

En dépit de moyens ridiculement faibles, son génie de la mise en scène et du verbe, associé à de gros mensonges de propagande, lui a permis d’écrire une chanson de geste et de procurer une petite place à son « cher et vieux pays » parmi les vainqueurs.

Il a toujours proclamé haut et fort sa volonté de « rassembler les Français » luttant contre l’Occupant, mais à condition qu’ils soient autour de lui, au sein de la « France combattante », nouvelle dénomination de la France Libre par décret gaullien du 13 juillet 1942 (plus exactement, par décret signé des membres du Comité National de Libération, entièrement dominé par de Gaulle).

L’axiome est simple : depuis la « capitulation de juin 1940 » (version gaullienne), il n’y a plus de gouvernement légal en métropole. De ce fait, il appartient au Comité National de Libération « de représenter et de défendre les intérêts français dans le monde libre » (Soustelle, 1947-1). Le 21 septembre 1942, à Brazzaville, qui lui sert de capitale lorsqu’il boude son fournisseur britannique d’argent et de matériel, de Gaulle a publiquement revendiqué pour sa France combattante « et à elle exclusivement, la charge et le droit de diriger les efforts des Français dans la guerre de libération » (Soustelle, 1947-1).

Dès cette année 1942 (« Passy »-Dewavrin, 1948-2), s’engage à Londres et se poursuivra en Alger à partir du milieu de l’année 1943, une alliance entre le mouvement gaulliste et le PCF clandestin, qui, plus que jamais, est moscoutaire et stalinien.

Assemblée consultative d’Alger

Ses exceptionnelles capacités de manœuvrier politique permettent facilement à de Gaulle de dominer en Alger le soldat Henri Giraud, l’homme des Américains, après qu’un complot aux multiples composantes l’ait opportunément débarrassé du très encombrant Amiral de la Flotte François Darlan, solidement établi en Afrique française et même dans ses relations avec FDR, lorsqu’il est assassiné le 24 décembre 1942.


Les comploteurs (études complémentaires in Renée Pierre-Gosset, 1945 ; « Chamine », 1952-2 ; Ordioni, 1986; Decaux, 2000) étaient des monarchistes, dirigés par le chef de la police Henri d’Astier de la Vigerie, des « républicains » (d’ex-conseillers généraux d’Algérie durant la IIIe République, désespérés de n’être plus rien), et les rares gaullistes (juifs pour la plupart) d’Algérie, cette composante, vertueusement niée par divers auteurs consensuels, étant alimentée en argent (environ 40 000 $) par le général de corps d’armée aérienne François d’Astier de La Vigerie, frère d’Henri. Depuis le 10 décembre, réside secrètement près d’Alger un joueur fort prétentieux, réclamant pour lui le pouvoir au titre d’arbitre suprême entre les factions françaises, le comte de Paris de la triste dynastie des Orléans, qui, bien sûr, a nié toute implication personnelle dans la commandite de l’assassinat. (https://www.valeursactuelles.com/darlan-complot-royaliste-62947)

Il existe peut-être une composante britannique (Anthony Beevor, 2012) : celle du SOE, où l’on n’agit que sur ordre de Churchill, l’homme qui hait Darlan : c’est un officier supérieur du SOE qui entraîne l’assassin au maniement du pistolet automatique. De fait, à Gibraltar, mi-décembre 42, circulait une ritournelle : « Le cas Darlan sera réglé pour Noël » (« Chamine », 1952-2, confidente de Jean Rigault, secrétaire à l’Intérieur du Haut-Commissaire en Afrique française). Darlan savait qu’il existait une foule de comploteurs dans le « chaudron des sorcières » d’Alger, mais il répugnait à sévir (Pierre-Gosset, 1945 ; Murphy, 1965 ; Ordioni, 1986).

Par une étrange innovation en droit canon, le collaborateur d’Henri d’Astier, l’abbé Pierre Cordier, avait absous l’assassin avant même qu’il ne commette son crime. Après désistement de deux jeunes conjurés pressentis pour assassiner l’amiral, on a choisi un jeune exalté, Fernand Bonnier de La Chapelle, âgé de 20 ans, auquel on promet une facile sortie du Palais d’Été où Darlan réside, au pire une peine légère en cas de capture à condition qu’il ne dévoile pas ce qu’il sait du complot.

Durant l’instruction, courte puisqu’il y a flagrant délit, Bonnier se proclame gaulliste et monarchiste. Jugé par le Conseil de guerre de la 19e région militaire le 25, il est condamné à mort et fusillé le 26 décembre, jour des funérailles officielles de Darlan et de l’élection de Giraud au poste de Haut-Commissaire en Afrique française (l’Afrique du Nord et l’Afrique Occidentale Française).

La Sûreté militaire et un juge militaire, aidés par le Service de Renseignements de Paul Paillole, mettront à jour, en janvier 1943, les diverses composantes du complot, qui se poursuit bien après l’assassinat de l’amiral. Les justiciers seront ultérieurement punis par la vindicte gaullienne, puis par le ressentiment juif. Sur les 15 personnes arrêtées pour avoir préparé l’assassinat de l’Amiral de la Flotte, 7 sont des Juifs (« Chamine », 1952-2 ; Ordioni, 1986).

L’affaire judiciaire, prudemment mise en sommeil par Giraud, effrayé des implications françaises et britanniques, se terminera par un non-lieu à statuer, en septembre 1943, lorsque Charles de Gaulle sera devenu seul chef en Alger, puis les comploteurs seront abondamment décorés. Le Bien et le Juste ont triomphé, puisque seuls les gagnants disent le droit, que seuls des niais peuvent confondre avec l’équité.

En 1947 encore, Jacques Soustelle continuera d’injurier l’amiral Darlan, considéré comme un « usurpateur du pouvoir »! Pourtant, lorsque les Alliés libérèrent le sol français, le mégalomane gaullien, associé au PCF et à ses FTP, divisa la nation comme ne l’aurait certainement pas fait le tandem Darlan-Giraud. Est usurpateur, celui qui se préoccupe davantage de son ego et de sa renommée que des intérêts de la Nation.

Durant ses six semaines de pouvoir en Afrique, Darlan s’est révélé de nouveau – comme il l’avait été, en 1941-42, à la vice-Présidence du gouvernement – bon gestionnaire, mais trop laxiste dans la répression des agitateurs et des comploteurs, alors même qu’il se savait menacé (« Chamine », 1952-2 ; Murphy, 1965). La Nation française paya très cher cette faiblesse dès la Libération. L’unité s’imposait si l’on voulait rentrer en guerre avec efficacité, sans déchirer la nation.

De façon parallèle à la saga londonienne et à l’imbroglio d’Alger (où presque seuls des Juifs étaient gaullistes), Jean Moulin a joué un rôle majeur dans la légende gaulliste, réussissant à persuader les très naïfs Britanniques que toute la Résistance intérieure était derrière de Gaulle, ce qui était un pieux, mais énorme mensonge : les communistes n’obéissaient qu’au Tsar Rouge, les socialistes se méfiaient du général, par ailleurs généralement haï des résistants issus de l’armée, qui préféraient traiter directement avec les Britanniques ou les Nord-Américains (Frenay , 1973-2 ; Baynac, 2006).

On comprend mieux que, dès qu’il en eut la possibilité, Charles de Gaulle, Président-fondateur de la Ve République, ait magnifié la personne de Jean Moulin, avec l’aide de son comédien-propagandiste André Malraux, résistant aussi tardif que malheureux, qui a fait de la panthéonisation du 19 décembre 1964 une parodie, grandiose ou grotesque au gré de chacun, de l’emphase et de la diction si particulières de « Mounet-Sully », le grand tragédien des années 1900-1915, qui avait enthousiasmé le jeune Parisien Malraux, né en 1901.

Jean Moulin au Panthéon

En bon nationaliste, de Gaulle a toujours détesté les Anglais qui l’ont beaucoup aidé – dans leur seul intérêt, cela va sans dire. Il fut repoussé par Roosevelt qui avait perçu chez lui un parfait autocrate (Kersaudy, 2004). L’été de 1944, moitié par sectarisme, moitié pour complaire à « Staline » dont il espère le soutien, il laisse le PCF – ex-parti collaborationniste du 24 août 1939 au 22 juin 1941 – et sa milice ultraviolente des FTP (et de ses filiales à noms divers et trompeurs) organiser une épuration illégale, probablement plus coûteuse en vies de Français que ne l’avait été la répression des actes de Résistance par l’Occupant… faute de statistiques exactes, on pérore toujours sur l’importance numérique des pertes liées à l’une et à l’autre (étude in Plouvier, 2020-Annexe).

En 1944-46, de Gaulle démontre qu’il n’est pas un homme d’État. Il ne daigne réconcilier les Français. Il rejette l’ensemble des pétainistes, alors qu’une majorité d’entre eux, haïssant les Allemands, avaient tenté de limiter les dégâts dans l’administration de l’État français, qui fut un régime parfaitement légal, puisque tirant sa légitimité d’un vote massif des élus estampillés Front Populaire, le 10 juillet 1940.

On peut interpréter autrement que ne le font les auteurs consensuels (par exemple  : Henry Rousso, 2001) une phrase gaullienne prononcée devant l’ex-ministre du maréchal Pétain François Lehideux : « de Gaulle m’a dit que ce qu’il reprochait le plus au maréchal, c’est d’avoir usé des hommes dont il aurait eu besoin quand il est arrivé au pouvoir ». S’appuyant sur cette phrase, Henry Rousso fait de l’État dit de Vichy un « fossoyeur d’élites nouvelles », alors que le refus gaullien d’employer d’excellents techniciens, qui avaient servi l’État légitimé par le vote de l’Assemblée Nationale du 10 juillet 1940, provient à la fois de son abject sectarisme et d’un manque de courage politique.

Le mégalomaniaque repousse des hommes utiles parce qu’ils ne l’ont pas rejoint à Londres ou en Alger, mais aussi par peur de la réaction de ses alliés du PCF. De même qu’il n’avait guère brillé en se rendant à Verdun le 2 mars 1916 – le coup de baïonnette reçu d’un Allemand fut postérieur à sa reddition (in Amyot, 1997) -, il a manqué de courage civique en 1944-46, avant de déserter une nouvelle fois en janvier 1946.

Le Conseil national de la Résistance

La Commission Nationale interprofessionnelle d’Épuration fut plus pragmatique et moins sectaire que le chef du Gouvernement Provisoire, étant davantage tournée vers l’intérêt national. Ses membres ne condamnèrent que 14% des chefs des 1 342 entreprises soumises à l’Épuration (Rousso, 2001). Un pays occupé par une armée étrangère victorieuse doit travailler pour l’Occupant, ne serait-ce que pour assurer la survie économique de la nation.

Les Juifs, si critiques à l’égard de l’État français – qui a pourtant fort bien protégé les Juifs citoyens français -, devraient se souvenir de la phrase du Deutéronome : « Si une ville capitule, sa population te servira et te devra des corvées » (XX-11). Sous le régime de l’État français, ont été posées les fondations du boom démographique et du renouveau économique français des années 1950-75, grâce à d’excellents ministres et administrateurs, qui furent de grands techniciens et non plus des politiciens ou des pistonnés de la Franc-maçonnerie comme c’était le cas durant la IIIe République.

Comme l’a écrit un observateur germano-US, Heinrich-Walter Ehrmann (ex-membre du parti social-démocrate, enfermé quelques semaines au camp de concentration d’Oranienburg en 1933 avant d’émigrer aux USA) : « Le mouvement patronal contemporain doit beaucoup, sinon tout, à l’impulsion reçue durant l’interrègne de Vichy » (1959). Il serait temps d’en prendre conscience.

Exceptionnellement mesquin, le fondateur de la France Libre poursuivra de sa haine vengeresse un germanophobe comme Maxime Weygand – qui avait été l’un de ses protecteurs -, un anglophile comme le général Jean Bergeret – ex-secrétaire d’État à l’Aviation, judéophobe, il est vrai ! -, un héros mutilé de la Grande Guerre comme Pierre Boisson – le Gouverneur-général d’Afrique Occidentale Française -, dont la seule faute – si tant est que c’en fût une – avait été de préférer l’obéissance au maréchal, dont tout le monde savait la germanophobie et qui devait ruser, louvoyer, traiter avec l’ennemi pour assurer la survie de la nation, dans l’attente de l’entrée en lice des Nord-Américains.

Ce désastre des années 1944-46 (et même au-delà), subi par la Nation française, est davantage la conséquence de la structure mentale du général-politicien, qui était un paranoïaque de combat, mégalomane et insensible à la douleur d’autrui, que des circonstances de la Libération.

De Gaulle à Douaumont en 1916 (https://www.centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/de-gaulle-douaumont-en-1916-lenfance-dun-lache)

Le jugement de Winston-Spencer Churchill, émis dans sa lettre du 7 juin 1945 adressée au Président Harry Truman, n’est peut-être pas entièrement calomnieux : « L’ayant connu pendant cinq longues années, je suis convaincu que de Gaulle est le pire ennemi que puisse avoir la France au milieu de ses malheurs » (Kersaudy, 2001).

En revanche, il est bon de noter que de Gaulle a toujours considéré que les Français, dans leur quasi-totalité, n’avaient rien à se reprocher quant au génocide d’une partie des Juifs résidant en France, perpétré par le seul occupant (Philippe de Gaulle, 2004-2). Pour une fois que de Gaulle émettait un avis éclairé sur une question sensible, il n’a pas été entendu par les dévots praticiens du « Devoir de mémoire », devenu par la suite autant un devoir de haine qu’une source inépuisable de revenus et de lamentations, de commémorations et de distinctions.

Ce ratage de 1944-46 continue d’exercer une formidable capacité de nuisance aux dépens de la nation. Certains Français en souffrent encore, au moins dans leur amour de la patrie. D’autres habitants de la France, moins attachés à l’honneur de la Nation et de l’État qu’à leurs intérêts personnels et tribaux, continuent d’exploiter mensonges et légendes, grâce à des lois iniques, comme l’est toute législation de circonstance ou particulariste… et l’on vise singulièrement la loi codifiant une partie de l’écriture historique de cette période, votée à l’initiative du communiste Gayssot, le 13 juillet 1990.

Toute opinion est affaire de point de vue. Envisagée de Sirius, comme eût dit « Voltaire », l’action gaullienne de 1940 à 1946 peut sembler une épopée – en miniature, si on la rapporte à l’ensemble de la situation européenne de l’époque. Mais il est également possible de considérer le personnage comme ayant incarné un bel espoir national, qu’il a entièrement gâché.

Car s’il fut un chef emblématique et un magicien du verbe, il s’avéra, dans les faits et les décisions, un individu très inférieur aux exigences de son devoir.

Indications bibliographiques

Y. Amiot : La capture. De Gaulle à Douaumont, 2 mars 1916, éditions Ulysse, Bordeaux, 1997

J. Baynac : Présumé Jean moulin – juin 1940-juin 1943. Esquisse d’une nouvelle histoire de la résistance, Grasset, 2006

A. Beevor : La Seconde Guerre mondiale, Calmann-Lévy, 2012

« Chamine » (Geneviève Dunais, renseignée par Jean Rigault, l’un des cinq dirigeants français ayant préparé l’accueil des Nord-Américains en AFN au mois de novembre 1942) : Suite française, tome 2 : La querelle des généraux, Albin Michel, 1952

H. Coutau-Begarie, C. Huan : Darlan, Fayard, 1989

A. Decaux : Morts pour Vichy. Darlan, Pucheu, Pétain, Laval, Perrin, 2000

H. W. Ehrmann : La politique du patronat français, 1936-1955, Colin, 1959 (première édition nord-américaine de 1957)

H. Frenay : La nuit finira. Mémoires de Résistance, volume 2 : 1943-1945, Laffont, 1973

P. de Gaulle : De Gaulle, mon père, 2 volumes, Plon, 2003-2004

« A. Gillois »-M. Diamantberger : Histoire secrète des Français à Londres de 1940 à 1944, Hachette, 1973 (remarquable travail de démystification, d’un excellent chroniqueur des débuts de la France Libre et des coups fourrés des services britanniques de renseignement)

C. Guy : En écoutant de Gaulle. Journal. 1946-1949, Grasset, 1996

F. Kersaudy : De Gaulle et Churchill. La mésentente cordiale, Perrin, 2001

F. Kersaudy : De Gaulle et Roosevelt. Le duel au sommet, Perrin, 2004

R. D. Murphy : Un diplomate parmi les guerriers, Laffont, 1965 (Hélas ! Que de secrets non révélés dans ce livre)

P. Ordioni : Le secret de Darlan. 1940-1942. Le complot, le meurtre, Albatros, 1986

« Passy » (A. Dewavrin) : Souvenirs, volume 2 : 10 Duke Street, Londres (le B.C.R.A.), éditions Raoul Solar, Monte-Carlo, 1948

R. Pierre-Gosset : Expédients provisoires. Le coup d’Alger, Fasquelle, 1945

B. Plouvier : Dignitaires connus ou méconnus du IIIe Reich (suivi de) La conduite hitlérienne de la guerre, Dualpha, 2020 (pour l’Annexe : Estimations chiffrées des victimes de la deuxième guerre civile européenne)

H. Rousso : Vichy. L’événement, la mémoire, l’histoire, Gallimard, 2001

J. Soustelle : Envers et contre tout, volume 1 : De Londres à Alger (1940-1942), Laffont, 1947

J. R. Tournoux : Pétain et de Gaulle, Plon, 1964

… l’on peut écrire une version résolument « révisionniste » de la saga gaullienne, en utilisant les documents fournis par des écrivains ou des témoins objectifs et, pour certains, parfaitement conventionnels !