par Michel LHOMME
Jeudi dernier, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé que Mayotte allait connaître un déconfinement identique à celui de la Guyane et de l’île de France, territoires classés en zone orange (le rouge est une couleur discriminante !). Cette décision en a fait sourire plus d’un sur le territoire, elle a surpris mais elle était quasiment assurée : Dominique Voynet, politicarde pseudo-écologiste aux ordres, malhonnête et manipulatrice durant toute sa carrière, ancienne ministre de l’aménagement du territoire (on a vu le résultat de sa politique avec la crise des Gilets jaunes!), ancien maire de Montreuil et sénatrice de Seine St-Denis avait tout simplement suspendu les tests pour faire chuter les chiffres, tests qui ont repris ensuite en portant le lendemain le chiffre de contaminés à 154. Le département se rapproche ainsi inexorablement des 2000 cas diagnostiqués, avec le nombre de décès le plus élevé de tout l’Outre-mer mais tout le monde , préfet en tête se frotte les doigts: ils sont tous convaincus qu’ils n’ont rien à se reprocher !
Le dernier argument de l’incompétence en acte, c’est la découverte d’un cluster au centre pénitentiaire du département qui prouve que l’épidémie n’est pas encore derrière nous. C’est ainsi que 191 nouveaux cas ont été recensés dimanche et lundi mais qu’importe tout devient vert… ou presque. Ici, les manquements du directeur de la prison de Majicavo sous l’autorité du préfet paraissent scandaleux et hier encore les prisonniers étaient autorisés à jouer au foot à l’intérieur de l’établissement. Comme des rats, les prisonniers contaminés ont été placés à trois par cellules au troisième étage de la prison et le personnel traité comme des chiens (galeux, il va sans dire!). La première alerte dans la prison avait été donnée fin avril quand plusieurs surveillants pénitentiaires ont présenté des symptômes. Dépistés positifs, ils ont été placés en isolement et des mesures de tests et de quatorzaine ont alors conditionné la poursuite du travail pour les autres. Le 22 mai, trois détenus ont à leur tour présenté des symptômes, ce qui a permis de savoir que le virus avait franchi les murs de la prison. Dès lors, il fallait faire vite or on a traîné et surtout rien changé des habitudes à l’intérieur de la prison de peur peut-être d’avoir à gérer une mutinerie en plein ramadan !?
En tout, 328 détenus ont été testés. Parmi eux, 181 étaient positifs, soit 55% de la population carcérale de Mayotte devenu ainsi par la force des choses des cobayes, car nul doute en effet que les détenus et le personnel de la prison de Majicavo-Lamir deviendront demain comme les marins du porte-avions Charles-de-Gaulle le support d’analyse des fameux épidémiologistes « je sais tout » qui ne sont la plupart du temps rien d’autre que des médecins ratés, des étudiants en médecine ayant échoué dans leurs études !

En tout cas 80% des dépistés de la prison ne présentaient aucun symptôme, la particularité des détenus de Majicavo, étant leur âge puisque la population carcérale a là-bas en moyenne 22 ans, population très jeune donc sans facteur de risque, sans comorbidités, en pleine forme physique, simplement le piètre résultat de l’éducation nationale sur l’île et de l’aberration politique du département.

A propos d’éducation, devant les Français, Edouard Philippe, contredisait une fois encore Jean-Michel Blanquer, en annonçant jeudi dernier l’abandon de l’épreuve orale de français. De fait, les annonces en France sur l’éducation sont consternantes et suscitent plus d’interrogations et d’inquiétudes qu’elles ne donnent de réponses. Si l’on y regarde de plus près, elles ne visent qu’une seule chose en réalité, à savoir protéger la dictature administrative qui s’est installé dans tout le Ministère de la rue de Grenelle, toute la paperasse des parcours d’orientation la plupart du temps bidons faute de place que ce soit en seconde (les fiches dialogues qui doivent être retournées signées) ou en première et terminale pour parcours sup. A Mayotte comme partout en France, le ministère laisse une fois encore le rectorat et les établissements décider seuls des modalités de reprise et des élèves à accueillir, sans aucune cohérence et en se défaussant, obnubilé par l’aberrant principe de précaution inscrit dans la constitution par la mollasse Chirac.
A Mayotte, le rectorat, fermé soit-dit en passant, ne répondant jamais au téléphone utilise à bon escient les analyses trompeuses et peut être mensongères fournies par l’ARS locale pour tout faire comme la métropole sans préparer surtout la vraie rentrée de fin août en réclamant par exemple des dotations exceptionnelles. Les personnels n’ont toujours pas de garanties réelles sur l’application des protocoles sanitaires : masques, gel hydroalcoolique, thermomètres, savon, sanitaires corrects, gestion des flux….
Concernant la Préfecture de Mayotte, autre exemple très significatif, l’accès aux services et aux guichets restent fermés au public au motif de la nécessité d’assurer la sécurité sanitaire des usagers dans le cadre des mesures de prévention liées à l’épidémie de coronavirus alors qu’elle autorise dans le même temps la réouverture des établissements scolaires avec l’accueil des usagers. Cela paraît surréaliste, ubuesque, totalement incohérent mais c’est qu’à la préfectorale, Tartarin-Colombet en tête, on se soigne avant tout, on ne pense qu’à sa petite personne !!!
Quant aux Mahorais responsable désormais de tout y compris de la délinquance et du laxisme de l’Etat, n’ont-ils pas compris qu’ils ne sont depuis longtemps que les cobayes de la République et d’une géopolitique irréfléchie voire même complètement dépassée et obsolète ! Mais qui s’en rend compte au quai d’Orsay ou au Ministère de la Défense ?
