SPÉCIAL 1er MAI : MAIS AU FAIT, A QUI PROFITE LA CRISE ?

Par Michel LHOMME

N’est-ce pas la question qu’il faut aussi se poser surtout lorsqu’on entend depuis quelques jours les journalistes français mainstream se gausser et vanter la philanthropie du milliardaire Bill Gates et de sa fondation appelée à sauver la planète « gratuitement » ose-t-on nous dire, par la vaccination généralisée ? En effet des secteurs importants d’activité augmentent en ce moment leur niveau de production: la santé, l’alimentation et la technologie. La forte augmentation de la demande de services numériques et de télétravail renforce comme jamais les entreprises technologiques qui expliquent d’ailleurs le rebond en partie de la bourse américaine. Déjà, l’énorme liquidité accumulée avant la crise place ces entreprises dans une situation financière très solide qui leur permet d’acquérir, d’avaler littéralement immédiatement leurs plus petits concurrents, dont la valorisation va baisser dans les prochaines semaines. Ces petites entreprises, il ne faut pas se le cacher, seront par exemple les jeunes start-up françaises dont se vante tant la République En Marche car une fois de plus, l’Europe est à la traîne dans la bataille pour l’économie mondiale. N’est-ce pas en se remettant d’ailleurs à Microsoft c’est-à-dire en abandonnant une fois de plus sa souveraineté, la souveraineté numérique sans doute la plus stratégique des prochaines années que la France souhaite lancer son application de traçabilité paranoïaque de la population.

La réponse des gouvernements à la pandémie de coronavirus a été la même dans le monde: le confinement. Avec la population enfermée dans leurs maisons, le monde perd la production de 230 millions de travailleurs, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail. Depuis la Seconde Guerre mondiale, il n’y a pas eu de telles pertes d’emplois, ce qui donne un bon exemple de l’ampleur du ralentissement de l’activité.

Dans ce contexte, trois secteurs ont augmenté leur niveau de production: la santé, l’alimentation et la technologie. Et ils l’ont fait en réponse à la forte augmentation de la demande et, dans le cas des emplois technologiques, en raison de la possibilité et de la généralisation du télétravail, la fin qu’il programmait et souhaitait depuis longtemps du travail socialisé du travail traditionnel tout comme celle de la menue monnaie, du cash de nos porte-feuilles rendus demain inutiles par la carte sans contact.

Dans le contexte économique compliqué, où de nombreuses entreprises seront contraintes de suspendre bientôt leurs paiements, de mettre carrément la clef sous la porte, les entreprises technologiques remporteront la plus importante de leurs victoires. Il suffit de regarder les prix sur les marchés internationaux pour comprendre que ces entreprises sortiront plus fortes de la crise. Le Nasdaq 100, un indice qui regroupe les principales entreprises technologiques aux États-Unis, a retrouvé le niveau fin février, tandis que le Dow Jones, des entreprises industrielles, reste inférieur de 6%.

D’autres ont déjà récupéré leur prix d’avant la pandémie. Depuis le 31 janvier, les actions de Netflix ou Nvidia (société de processeurs graphiques) ont grimpé de plus de 20%. Amazon est également parmi les plus bénéficiaires, avec des augmentations de plus de 13%. Ce secteur est d’ailleurs en train de collecter de l’argent auprès des investisseurs dans cette crise et, pour cette raison, en ressortira plus fort.

Trois raisons expliquent cette position triomphante. La première est évidente: ils maintiennent leur offre et leur demande, tandis que nombre de leurs concurrents sont contraints de fermer. La seconde est que les grandes entreprises technologiques ont accumulé des liquidités considérables au cours des deux dernières décennies et sont maintenant dans une situation financière plus que solide. Apple, par exemple, dispose de plus de 200 milliards de dollars de liquidités, ce qui lui permet de traverser une longue crise sans aucun problème. Mais surtout, ces entreprises pourront et sont en train d’acquérir de plus petits concurrents dont la valorisation va baisser dans les prochaines semaines du fait de la crise. Or, toutes ces dernières années, certaines des grandes technologies se sont développées grâce à l’achat de concurrents, tels que Google ou Facebook.

Enfin, et non des moindres car c’était attendu, souhaité dans toutes les réunions mondialistes, la crise est en train de modifier les modes de consommation des ménages du monde entier comme d’ailleurs aussi les modes de transport voire la généralisation des pistes cyclables comme à Montpellier, rêve de la disparItion de la voiture des partisans fous de la transition écologique. La pénétration de la consommation numérique dans les familles au cours de cette pandémie est évidente, car la seule façon d’acheter certains produits ou de ne pas s’ennuyer et de se gaver de culture poubelle est via Internet. Cette augmentation du nombre de ménages qui consomment en ligne augmente l’audience potentielle des grandes entreprises technologiques, celles qui génèrent une plus grande fiabilité pour les nouveaux utilisateurs.

D’autres consommateurs achètent également de nouveaux produits qu’ils n’ont jamais utilisés auparavant, par exemple et surtout sur des

plateformes de vidéo à la demande telles que Netflix, HBO ou Amazon lui-même. Ces entreprises n’auraient pas pu mener une meilleure campagne publicitaire que d’offrir du divertissement à tous les citoyens enfermés à la maison. Et on a d’ailleurs vu que chose exceptionnelle, Microsoft diffuse en ce moment sur toutes les chaînes un spot publicitaire spécial confinement.

Il faut alors le dire : l’Europe est totalement désavantagée dans cette bataille pour l’économie mondiale. Le Vieux Continent ne dispose pas de grandes technologies pour combattre la puissance des États-Unis, de la Chine et même du Japon. L’économie européenne, transformée ces dernières années en garage de l’obsolescence chinoise, désindustrialisée volontairement à l’image et à la ressemblance de l’économie française, avec une demande intérieure contenue et de nombreuses importations de produits statégiques en particulier pharmaceutiques, fait face à un horizon terrifiant parce qu’il paraît bouché. Le commerce européen est mortellement blessé et il pourrait falloir beaucoup de temps pour retrouver son dynamisme, maintenant que de nombreux pays ferment à nouveau leurs frontières et où semble-t-il la Chine prépare une énième contre-attaque face à des velléités de relocalisation occidentale. 

Comment l’Europe peut-elle rivaliser dans le monde du 21e siècle? Comment la France peut-elle fêter le travail en étant pratiquement au chômage forcé et ce pas seulement pour des raisons épidémiques mais par une politique économique de sape nationale de l’économie et de son industrie menée depuis plus de trente ans par la drauche qui nous gouverne ?