SCOOP METAINFOS :QUAND LE PARTI COMMUNISTE SERT DE VITRINE AMÉRICAINE

par le VEILLEUR DE PARIS

Chantre de la lutte des classes, issue de la théorie marxiste originelle, les partis communistes n’en sont pas moins sensibles à l’aspect culturel.

Ainsi, un des fondateurs du Parti communiste italien (PCI), Antonio Gramsci (1891-1937) mit l’accent sur la domination culturelle bourgeoise dont l’emprise, symbolisée par l’Église catholique dans la péninsule italienne, était aussi importante que l’exploitation capitaliste liée aux moyens de production.

Depuis, il semble être acquis que les théories communistes doivent adapter leur discours aux aspects culturels de la société capitalisme et passer d’une conception purement « vulgaire » du matérialisme historique à des formes plus sophistiquées, en deux mots, plus culturelles.

Les partis communistes occidentaux, exclus du pouvoir au moment de la Guerre froide, en 1947 pour la France par exemple, ont mis en place cette politique de soutien à l’art et à la culture, considérés comme populaires. La culture devint vite un besoin d’ordre social pour les partis communistes, y compris, bien entendu, le PCF.

Cette courte introduction nous permet de justifier la présence en plein Paris, d’un immeuble sis 19, rue du Pont Louis-Philippe, dans le 4e arrondissement, une galerie d’art gérée et animée par le PCF.

Le PCF disposant de sa propre conception de l’art, il semble naturel que les expositions fréquentes qui s’y tiennent sont dans la plus stricte orthodoxie communiste. D’ailleurs, les artistes communistes n’ont jamais manqué, y compris lorsque ce parti peine à rassembler 2 % des suffrages exprimés. C’est ainsi, l’influence marxiste, même si elle a perdu de l’influence dans les urnes, reste une force sociale et culturelle, qu’il semble difficile de contester. Prenons donc en acte.

Mais nous venons de le souligner, le PCF de 2020 n’est plus celui de l’après-Seconde Guerre mondiale. Le centenaire du « parti des fusillés » sera peut-être plus modeste qu’il n’aurait pu l’être… Eh oui, le PCF a bientôt un siècle…

L’argent ne coule plus à flots : moins d’électeurs (pour ne pas écrire peu d’électeurs), moins de collectivités territoriales, moins de soutiens internationaux (la fin des partis-frères de l’Est qui étaient au pouvoir), bref moins de moyens financiers avec un parc immobilier à gérer.

Alors certaines nuits, la galerie du PCF s’internationalise, devenant un lieu de spectacle plus « américain » qu’hexagonal. Il est vrai que la nuit est propice à la discrétion, à la trêve politique.

Ainsi, vous observerez, ci-dessous, la transformation de la galerie communiste en vulgaire local commercial. Durant cette nuit, 75 techniciens et acteurs ont maquillé le local du PCF en « vente-réparation de téléviseurs » !!

Une fois le local d’art révolutionnaire rebaptisé (sic), il avait tout de même un autre style, plus conformiste peut-être.

Bien sûr, c’est la loi de l’offre et de la demande : une société qui travaille pour Netflix avait besoin d’un local pour le tournage d’une scène de quelques heures et le responsable du local communiste avait peut-être besoin d’argent, qui sait ?

Notre enquête évoque un contrat de 700 € contre une disponibilité de quelques heures du local.

Le PCF permet donc, via sa permanence culturelle, de servir de scène de tournage pour un film américain. C’est probablement une preuve d’ouverture d’esprit. Mais pourquoi seulement la nuit ?