MAYOTTE SANS CONFINEMENT ET MADAGASCAR GUÉRI !

Par Michel LHOMME

Le président de la République malgache a présenté lundi 21 avril en grandes pompes « son remède » contre le coronavirus : une décoction et une tisane bio à base d’artemisia et d’autres plantes malgaches tenues secrètes, développées par l’Institut malgache de Recherches appliquées. Ces médicaments seront distribués gratuitement aux personnes les plus vulnérables et mis en vente dès ce mercredi dans les pharmacies et supermarchés. Le président a décrété obligatoire la prise de ce médicament pour les étudiants de troisième et de Terminale qui retournent à l’école dès mercredi.

L’artemisia est une plante d’origine chinoise introduite en 1995 à Madagascar. Si on regarde le profil chimique de l’artemisia, on voit bien qu’il y a des molécules connues qui stimulent le système immunitaire, il s’agirait donc surtout d’un médicament préventif alors que chef de l’Etat, Andry Rajoelina lui, va plus loin, et parle de remède curatif contre le Covid-19. Selon ses dires : « aujourd’hui, il y a déjà deux cas qui ont été guéris grâce au Tambavy CVO (la Tisane). Ce que nous voulons faire, c’est vulgariser le Tambavy CVO pour protéger notre population. Après, on a déjà eu beaucoup de demandes, de partout dans le monde, au Canada, aux Etats-Unis, en Europe, afin qu’on puisse leur procurer nos produits. »

On notera que la production du remède n’a fait l’objet d’appel d’aucun offre, d’aucune consultation de marché et que si comme le souligne le président « cela  ne peut pas faire de mal », cela remplit sans doute les poches de quelques uns au pouvoir ! Nonosbtant, on aura remarqué aussi dans le discours du président cette petite phrase : « Ça fait 16 ans que l’OMS nous met des bâtons dans les roues pour que nos études sur l’artemisia soient enterrées. Oui, l’OMS est à la solde des laboratoires internationaux. Mais l’avantage, c’est que ces grands laboratoires aujourd’hui n’ont pas d’emprise sur Madagascar. »

Pour clôturer la cérémonie, le président et son épouse ont trinqué, bouteille de décoction à la main, avant d’engloutir quelques rasades de ‘Covid Organics’, « pour convaincre les réticents ». 

Pour le chef de l’Etat, le déconfinement progressif du pays enclenché ce lundi, c’est à ces médicaments qu’on les doit. Le président assure que le remède sera fabriqué en quantité suffisante pour que les 27 millions de Malgaches puissent tous y avoir accès. 

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Mayotte, le département où le roi est nu ?

Depuis des années, de nombreuses voix s’élèvent à Mayotte pour dénoncer le manque de moyens alloués à la protection des frontières. En effet, comment expliquer que la France, pays dans le Top 6 des puissances économiques mondiales, ne soit pas en capacité de protéger un territoire de 374 km2. La réponse est simple et connue de tous : des raisons idéologiques et politiques, l’État n’a jamais investi suffisamment pour faire face à l’afflux massif de migrants, source pourtant de déstabilisation de la société mahoraise parce que l’immigration est sans doute souhaitée pour pouvoir un jour se débarrasser de ce territoire par le changement programmé et organisé de sa population (dans certains villages, la population des sans-papiers est supérieure de 60% de la population locale). Néanmoins, ce déni ostensible et manifeste semble en passe d’être reconnu avec l’arrivée d’un nouvel intercepteur maritime, le cinquième en moins de trois ans. Enfin, on ferme les frontières preuve manifeste que cela était possible !

Après avoir clamé haut et fort que les Comores étaient épargnées par la pandémie de Coronavirus, les autorités de l’Union sont désormais contraintes de faire machine arrière et d’admettre que la maladie est bien là et même qu’elle fait des victimes. Un rappeur franco-comorien, cheikh MC vient même d’être arrêté par la gendarmerie comorienne pour avoir révélé publiquement que sa femme avait eu le covid-19 tandis que la préfecture de Mayotte, révélait en provoquant un énième incident diplomatique que le grand cadi des Comores était décédé suite à une infection au covid-19.

Pendant ce temps dans la région, le Covid-19 progresse toujours à Mayotte (environ entre 20 et 30 cas par jour) et ce, ce contrairement aux autres territoires ultra-marins. La police y est toujours sans masque, les soignants manquent de blouses et de gel et la directrice de l’ARS l’ex-politicarde écologiste, ancien maire de Montreuil, Dominique Voynet (poste de complaisance!) apparaît de plus en plus incapable tout comme les jeunes énarques qui entourent le tartarin Jean-Marie Colombet qui tient aujourd’hui lieu de préfet.

Ceci étant pour l’ARS et sa directrice, il y eut un aveu de taille « le début du déconfinement au 11 mai est peut être un peu tôt pour la protection du territoire ». Dans les éléments transmis à Paris en attendant les arbitrages qui seront rendus, elle vient en effet d’expliquer que le confinement peut se prolonger un peu plus longtemps à la condition de l’alléger un peu, comme par exemple en permettant de retrouver le chemin des plages, en réouvrant les marchés, en permettant l’accès à l’eau et la nourriture, tout comme en autorisant la pratique de certains sports comme le football entérinant ainsi ce qui se passe en fait réellement dans le département où confinement et couvre-feu ne sont absolument pas respectés, les gendarmes se contentant de verbaliser en priorité les « blancs » ou les Mahorais apparemment solvables.

Pour la patronne de l’ARS qui avait déjà donné ses preuves et justifié ses galons de lèche-babouche à Montreuil avec la communauté malienne face au terrorisme et les sans-papiers employés sur les chantiers de la ville pense en effet que la vie communautaire est importante à Mayotte ( le ramadan approche!) et que donc l’île sera plus difficile à faire redémarrer pour permettre le maintien des gestes barrières, l’économie passant donc après la religion pour elle. Elle recommande ainsi que les classes ne réouvrent qu’après le Ramadan, qu’elle propose donc comme date de point de départ du déconfinement.

Parmi les activités communautaires, les autorités ont sans doute placé le mourengué puisqu’à Kaweni ce week-end, une centaine de jeunes se sont réunis autour d’un match de combat local bien connu par les Mahorais, surtout en période de jeune religieux, défiant ainsi ouvertement le confinement ainsi que toutes les mesures de sécurité prises pendant cette période officielle de crise.

D’autres jeunes passent outre toutes les interdictions et ne craignent pas la présence du Covid-19 à Mayotte tout simplement pour caillasser la police bien sûr mais aussi les ambulances et les pompiers, voler même les appartements de médecins ou de soignants une fois qu’ils sont sortis. Comme le disait un jeune lors d’un reportage télévisé sur la chaîne local officielle : “Arrêtez de me parler de confinement car personne ne le respecte à Mayotte. On s’amuse et ça fait du bien.”

On voit ainsi sur les stades en plein air et en pleine journée d’autres jeunes jouer au foot à Cavani et M’tsapéré et personne ne leur dit rien, alors sans doute ont-ils raison de continuer le mourengué qui demeure effectivement un excellent entraînement pour casser du flic même si en réalité, il faudrait peut-être d’abord sans prendre non aux exécutants mais aux décideurs, les autorités politiques de l’île.

Les combats se sont en tout cas déroulés en pleine nuit, foule et tambours à l’appui et ont été diffusés en direct sur Facebook pendant presque deux heures, au rythme de la musique traditionnelle, sans aucune intervention des forces de l’ordre sauf que le lendemain, on a distribué hypocritement des bons alimentaires de plus de cent euros “pour les calmer” puisque soit-disant, la raison invoquée est qu’ ils avaient faim !…