CORONAVIRUS, LE NOUVEAU PARADIGME

par Jordi GARRIGA

Chaque article ou livre qui nous parle de l’avenir est l’enfant de son temps, où les espoirs et les peurs se reflètent dans une situation de changement, dans le sentiment que rien ne sera plus jamais comme avant. Cet article en est un exemple.

Je vais anticiper une image de l’avenir: les sociétés basées sur l’argent, le travail, la race, la tradition, la démocratie, les droits de l’homme, etc. sont finies. La nouvelle étape historique sera basée sur les virus. L’efficacité hygiénique sera la nouvelle mesure de la sélection « naturelle » des races et des économies. Ceux qui s’adaptent le mieux hériteront de l’avenir.

Les virus détermineront les relations de pouvoir et l’état. Si avant Dieu (ou les dieux) était la mesure des choses et les hommes puissants avaient de leur côté besoin de la Religion, si plus tard c’était le peuple souverain et les politiciens qui avaient besoin de gagner les élections, maintenant le gouvernement mondial aura de son côté les scientifiques experts en manipulation génétique et biologique comme étalon de valeur des sociétés.

Seules les sociétés qui assument des valeurs et des comportements soumis aux virus et aux épidémies en tant que contrôleurs sociaux seront viables, lesquels (les virus) n’ont pas l’inconvénient de devoir s’appuyer sur la sentimentalité et les caprices des mases sinon que cellles-ci se replieront sur elles-mêmes sans penser à leurs exigences aveugles, n’étant plus devenu qu’un conglomérat d’individus qui n’agiront plus que par peur de la mort, ce qui les empêchera de s’organiser et de penser clairement pour ne serait-ce qu’entrevoir leur nouvelle condition d’esclaves placée sous le joug scientifique et technique d’une invraisemblable caste sacerdotale, la nouvelle caste des “robes blanches”, qui seront capables d’éliminer les gouvernements qui désobéiront et refuseront d’imposer leurs normes, leurs lois et leurs valeurs totalement incontestables, incapables d’être remises en cause, quels que soient leurs résultats.

A côté de ces «robes blanches», on retrouvera bien sûr comme toujours, les financiers piliers des groupes pharmaceutiques ou des fonds de pension. De nouveaux produits, de nouvelles marchandises, de nouveaux vaccins, de nouveaux médicaments seront lancés. Les banquiers voudront peut-être retourner dans leurs ruelles sombres, une fois de plus méprisés par les masses comme des usuriers et perçus comme des parasites, mais, sans doute que comme par le passé récent, ils voudront continuer à être nécessaires auprès des nouveaux dirigeants en blouse blanche.

L’agent de l’histoire ne sera plus l’être humain ou la liberté mais une nouvelle rationalité, celle de la survie individuelle située, comme la vieille idée des dieux, hors de portée humaine. C’est le résultat de la rêverie connue sous le nom de « mondialisation »: nous pensions qu’il suffisait d’annuler les frontières pour être sans limites, mais en réalité nous sommes toujours à l’intérieur d’un rocher qui tourne à travers l’espace, dépendant des lois universelles, et nous à l’intérieur, à la merci du changement climatique, des tremblements de terre, des virus, des volcans, du rayonnement solaire. Nous nous croyions dieux et nous nous sommes retrouvés telles des créatures attachées à une pierre volante. « Vous serez comme des dieux », a dit le serpent à Eve au paradis. Et nous avons mordu la pomme…

Le virus agit comme un Dieu: il est invisible, omniprésent, destructeur ou bienfaiteur. Ses lois sont définitives et si vous ne vous soumettez pas à ses commandements, la punition divine tombe juste au coin de la rue. Pour connaître et suivre ces règles, vous devez écouter et obéir aux nouveaux prêtres techno-scientifiques, qui savent interpréter ce qui doit être fait à tout moment. Les gouvernements du monde entier n’ont-ils pas dû mettre de côté leurs intérêts politiques ou économiques du moment pour les ajuster aux comités scientifiques et obéir aux « experts »? C’est ce que, par exemple, le président espagnol a toujours répété comme l’équipe gouvernementale française de Macron et Philippe se disculpant de toutes leurs erreurs et tergiversions au nom d’un pseudo “conseil scientifique”.

Les augures, les prophètes et les diseurs de bonne aventure prolifèrent maintenant partout. La nouvelle classe de marginaux, ce sont ceux qui nient l’existence de Dieu (le Virus), ou discutent de son origine, ou discutent des moyens de le combattre. Comme les hérétiques anciens, ces contestataires sont mis à part ou emprisonnés afin de ne pas infecter (l’hérésie) le reste de la société. Les rituels de foi et d’espérance se répètent chaque jour dans des cérémonies massives sur les balcons, qui sont stimulées par des messages du pouvoir. Les nouveaux prêtres et missionnaires (le personnel de santé) doivent être applaudis et félicités. Les doux hériteront de la Terre … Et nous devrons toujours être attentifs aux nouvelles instructions et aux changements d’opinion de Dieu (les mutations de Virus), qui provoqueront de nouvelles positions et de nouveaux pouvoirs, voire les changements de pouvoir.

Un vaccin peut être trouvé et ce coronavirus actuel peut être éradiqué, mais alors? Personne ne voudra répéter cette expérience qui a déjà été un traumatisme historique irréversible.

J’espère que cet article n’est rien d’autre qu’une autre théorie du moment, même si je vous dis déjà quelque chose qui n’a rien à voir avec les prévisions ou les futurologies: le monde a déjà changé, quelque chose d’autre viendra vraiment plus tard.