« FRENCH CONNECTION » OU LA DÉMISSION FORCÉE DE RICHARD NIXON

par Bernard PLOUVIER

Au XIXe siècle, la célèbre famille Sassoon dirigeait à hauteur de 70 % le trafic, alors parfaitement légal, de l’opium. Les autorités chinoises ayant protesté contre ce trafic, le gouvernement de Sa Gracieuse Majesté Victoria leur imposa deux guerres pour légaliser la vente d’opium dans le Céleste Empire : celle de 1839-1842 valut à la Grande-Bretagne l’îlot de Hong Kong pour 150 ans ; celle de 1858-60 obligea les Chinois à autoriser la vente litigieuse (Rich Cohen, 2000).

Ainsi débutait la première connexion entre le capitalisme juif et le commerce – légal en cette époque – des opiacés. L’argent et le pouvoir ont toujours formé un ménage sinon d’amour du moins de raison, sauf en régime populiste où la santé de la Nation est considérée comme un bien national, plus encore que la richesse. L’on sait la haine des financiers, des négociants et des mafias pour ce type de régime.

Il est inutile de préciser que les lignes qui suivent sont politiquement très incorrectes. Le lecteur émotif et conformiste est donc prié de s’évader d’une lecture qui pourrait le gêner profondément en heurtant ses douces certitudes.

1 – Naissance de la filière marseillaise

De façon progressive, le Second Empire puis la IIIe République française, régimes dynamiques et conquérants, imposent la pacification et la civilisation moderne aux peuples de Cochinchine, d’Annam et du Tonkin (le Viêt-Nam), du Laos et du Cambodge.

Les nations de ces pays, d’antique civilisation restée de tonalité médiévale, se sont ouverts avec plus ou moins d’enthousiasme au rythme du travail moderne, à ses profits et à son confort de vie. L’hygiène et la médecine ont bouleversé la démographie, tandis que l’instruction publique bousculait les hiérarchies traditionnelles.

Les administrateurs de l’État français furent généralement efficaces, souvent intègres, rarement racistes, à la différence des arrogants Britanniques de l’Empire des Indes. Les exploitants privés ne s’intéressaient généralement qu’au gain : à court terme pour les négociants, à long terme pour les planteurs. De ce côté, l’exemple britannique de l’exploitation des Indes était admiré et fut bientôt imité.

Depuis des millénaires, la culture du pavot, fournissant un narcotique apprécié des thérapeutes (dès l’Antiquité égyptienne) et des amateurs de paradis artificiels, était pratiquée dans les contrées indochinoises. Les Français la firent passer d’une pratique artisanale à la grande production. Tout naturellement, en 1898, le gouverneur-général de l’Indochine, le très honnête Paul Doumer, soucieux de rentabiliser les très coûteuses infrastructures financées par l’État français pour moderniser ce pays croupissant dans la misère, décida de réserver à l’État le monopole de la vente de l’opium.

Au XIXe siècle, sont strictement méconnus les méfaits du tabac et des stupéfiants, sauf de quelques praticiens, jugés grincheux et misonéistes. À Vienne, un neurologue aux grandes prétentions, use de la cocaïne et en vante les mérites. Sigismond-« Sigmund » Freud use et abuse de la cocaïne de 1884 à 1904 (David Cohen, 2012), soit durant la période de naissance de sa conception de la psychiatrie, une spécialité qu’il avait fort peu étudiée, quoi qu’on en ait dit (Jacques Bénesteau, 2002, l’a démontré).

Depuis son enfance, le paranoïaque Freud « aspirait à apporter un nouveau message à l’humanité… Il a réalisé son vieux rêve, d’être le nouveau Moïse montrant une nouvelle Terre promise : la conquête du Ça par le Moi » (selon le psychanalyste juif et marxiste Erich Fromm, 1959). À dire vrai, le grand neurophysiologiste goy de Vienne Thomas Meynert enseignait depuis de nombreuses années l’importance du « moi intérieur » ou subconscient, mais comment Freud pouvait-il citer celui dont il fut l’assistant et qui l’avait chassé ignominieusement de son service de neurologie, en raison de sa toxicomanie à la cocaïne, dont il se faisait généreusement le propagandiste auprès des malades du service ?

Durant le XXe siècle, nombreux furent les toxicomanes dans les milieux universitaires ou littéraires – on peut citer deux exemples so british : le très grand historien Alan Taylor et le romancier ultra-célèbre Aldous Huxley. Jusqu’aux années 1970, quantité de publicitaires vantèrent les mérites du tabac, alors que dans le IIIe Reich paraissait la première méta-analyse démontrant les effets cancérigènes de ce poison (Proctor, 1999).

Il est juste de rappeler que de nombreux agents de publicité furent juifs, tel le neveu de Freud, qui se fit le propagandiste du tabagisme auprès des femmes des USA. Eduard- « Edward » Bernays, devenu journaliste aux USA bien avant la Grande Guerre, s’est fait le théoricien et le praticien du « beau mensonge ». C’est lui qui inventa le terme de « relations publiques » pour voiler le déplaisant aspect de bourrage de crâne de la propagande (Heath et Coombs, 2006). Le mensonge, selon Bernays, devient « beau » s’il est utile pour conditionner les masses, en politique ou en matière de publicité commerciale, et ce monsieur gagna une fortune avec ses slogans visant à accroître le tabagisme chez les femmes. Il est bon et stimulant pour le sens éthique de voir ainsi récompensée une belle vie, si utile à l’humanité.

En 1912, une conférence internationale réunie à La Haye débouche sur la condamnation sans appel de la toxicomanie aux opiacés et à la cocaïne. Le négoce en devient un trafic criminel et l’État français abandonne la commercialisation de l’opium indochinois. Entre en scène la mafia marseillaise et corse, plus tard connue sous le nom abusif de French Connection.

L’opium est transporté de ses lieux de culture (Indochine et Turquie) à Marseille, via Saïgon et quelques ports du Sud de l’Anatolie et des côtes syriennes. Autour de Marseille, des chimistes transforment l’opium en morphine base, puis en héroïne. Tout ce joli trafic se met en place avant même la Grande Guerre ; pourtant le premier démantèlement de laboratoire clandestin dans la région marseillaise ne date que de 1937.

Les premiers maîtres du trafic sont les gangsters Paul Carbone, un Corse, et Francesco Spirito, un honnête antifasciste venu d’Italie. Tous deux soutiennent les honnêtes politiciens locaux de toutes tendances (de la droite ultra-nationaliste à la mouvance prolétarienne) et soudoient les merveilleux policiers locaux, francs-maçons et non-initiés pour une fois unis. Cette « protection » explique la longue somnolence des autorités de l’État. Hélas, la réussite des deux géants du milieu marseillais excite la convoitise.

Ils se font concurrencer, durant les années Trente, par les frères Guérini (Antoine et Barthélemy), deux esthètes de l’assassinat, du racket, de la prostitution, aussi brutaux que leurs rivaux, mais soutenant les politiciens de la SFIO. Durant l’Occupation, Carbone (mort en décembre 1943) et Spirito collaborent avec les Allemands qui sont arrivés en novembre 1942, tandis que les Guérini protègent juifs et résistants, puis s’associent, en 1945-47, au service secret des USA pour nettoyer le port de Marseille des communistes.

Spirito s’est expatrié aux USA et y implante un réseau de trafic d’héroïne. De façon opposée, deux humanistes de grand talent, « Lansky » et « Luciano » redécouvrent l’Europe qu’ils avaient quittée jeunes enfants pour enrichir les USA de leurs immenses talents. La filière marseillaise va devenir French Connection.

2 – La « French Connection »

Depuis leur adolescence délinquante, passée dans le quartier juif du Lower East Side de New York, se connaissent « Lucky Luciano » (Salvatore Lucania) et « Meyer Lansky » (Meir Suchowljansky). À compter de 1946, ces deux cerveaux réorganisent le trafic de l’héroïne en Eurasie et en Amérique du Nord. Ils profitent de l’action des libérateurs nord-américains, qui pour conquérir plus vite la Sicile et la Capanie, ont annihilé vingt années de guerre efficace des « vils fascistes » contre le banditisme napolitain et sicilien.

Comme auparavant, la production indochinoise et la turque fournissent la matière première, d’autant que, pour combattre le Viêt Minh, divers agents des services secrets français vendent discrètement de l’opium pour financer les maquis anticommunistes des hauts-plateaux du Laos. Des chimistes implantés en Syrie et au Liban débutent le raffinage de l’opium, fournissant de la morphine base, expédiée à Marseille.

Grâce à la reprise en force de la Mafia et de la Camorra, « Luciano » peut ajouter les ports de Naples et de Sicile aux relais entre l’Asie et Marseille, où le clan Guérini a installé divers laboratoires, dont celui des demi-frères Joseph Cesari et Dominique Albertini, deux chimistes d’élite fournissant, durant les années 1947-50, une héroïne pure à 98%. Dans ce juteux trafic, les Marseillais et les Corses n’organisent que le raffinage et l’emballage.

L’entrée aux USA se fait à la fois par New York, Miami et Cuba (où « Lansky » fait la loi), le Mexique et le Canada. Des « mules », juifs et goyim pour une fois confondus, se chargent du transport de petites quantités et l’on utilise parfois les services ou les bagages de naïfs (cf. les souvenirs du commissaire Honoré Gévaudan, 1985 et Rich Cohen, 2000). La vente au détail est organisée par une trentaine de gros réseaux et les détaillants qui veulent se passer des grossistes font long feu, leur mort donnant de la copie aux journalistes et inspirant les romanciers.

Au début des années soixante, après le départ des Français d’Indochine, une nouvelle source d’opium apparaît sur le marché : celle du Triangle d’or (Thaïlande, Laos, Birmanie), concurrençant à peine la production vietnamienne, car la demande a explosé. La CIA soutient l’ensemble du trafic, qui permet de financer la lutte contre le Viêt Nam du Nord, communiste (McCoy, 1972). Bientôt, les humanistes soviétiques vont entrer en jeu, exportant discrètement le pavot d’Azerbaïdjan et du Kazakhstan, pour financer les réseaux terroristes des gauchistes qui perturbent la quiétude de l’Occident et du Japon (Simis, 1982 ; Vaksberg, 1992).

Les mafias sicilienne et napolitaine, marseillaise et corse, juive et russe prolifèrent, sans oublier les humanistes turcs, levantins ni ceux de l’Asie du Sud-Est.

Tout va changer avec l’arrivée au Pouvoir d’un homme à poigne : Richard Nixon.

3 – La mafia juive et le trafic des stupéfiants

Le XXe siècle fut, entre autres choses, la grande époque des mafias et sur ce point notre époque suit fidèlement sa tradition. Les gangs de criminels – pickpockets, cambrioleurs, racketteurs, tueurs à gages, organisateurs de combats de boxe et de courses de chevaux truqués, patrons et surveillants de réseaux de prostituées, de maisons de jeux clandestines, de fumeries d’opium – sont nés dans les grandes villes de la côte Est des USA, vers 1880, et d’emblée Juifs et Siciliens furent en concurrence (Rich Cohen, 2000). En 1908, selon le chef de la police de New York, un nommé Bigenheim que l’on ne peut suspecter d’antijudaïsme, la moitié des gangsters de l’État étaient des Juifs (« Ryssen », 2007).

On a trop longtemps fait croire que le célèbre « syndicat du crime » aux USA (plus tard, « l’Organisation ») était dirigé quasi exclusivement par des gangsters siciliens, tout au plus concédait-on la participation du Juif « Meyer Lansky », né en Biélorussie, en tant qu’agent de comptabilité.

La révélation des crimes nazis rendait inconvenante la triste réalité. En 1933, sur sept membres de la direction du Syndicat, quatre étaient des Juifs : Charles-Salvatore Lucania, dit « Lucky » Luciano ; « Lansky » déjà cité ; Louis Buchalter, dit « Lepke » (petit Louis en yiddish) et Benjamin Siegelbaum, dit « Bugsy Siegel » (Cohen, 2000). Les cinéastes d’Hollywood, travaillant pour des compagnies à capitaux et directions juifs, ont multiplié les films sur la mafia italienne, dont il est hors de question de nier l’existence, la canaillerie ni la crapulerie, mais ont négligé la non moins authentique et crapuleuse mafia juive. En 1947, avait été créé fort discrètement le Motion Picture Project, ayant pour unique objet de surveiller et de rectifier la façon dont les Juifs étaient présentés dans le cinéma des USA (Doin, 1998).

Bien avant Alphonse « Al » Capone, un truand avait accédé à la renommée nationale aux USA. Arnold Rothstein, fils d’un riche négociant en tissus émigré de Bessarabie, fut, de 1909 à 1928, le premier caïd du milieu new-yorkais, dont la face la moins crapuleuse était représentée par un empire de jeux. Trois de ses hommes de main, « Lansky », « Luciano » et « Siegel » tenaient Brooklyn, tandis qu’un autre, Arthur Flegenheimer, plus connu sous le pseudonyme de « Dutch Schultz » dominait le Bronx. Rothstein, véritable « Moïse du milieu » (Cohen, 2000) n’employait que des Juifs comme hommes de confiance. Ce bienfaiteur de l’humanité disparut en 1928, victime d’un règlement de comptes entre malfrats.

Peu après la mort de Rothstein, les gangsters juifs veulent s’associer aux mafiosi Siciliens chassés de leur île par Mussolini en 1925. Pour ce faire, on devra procéder à l’extermination des judéophobes : Guiseppe Masseria sera exécuté en avril 1931, en raison d’un antijudaïsme marqué ; en septembre de la même année, le Capo di tutti capi, Salvatore Maranzano, subira le même sort pour la même raison, comme 38 autres Siciliens réfractaires à l’association juive (selon Rich Cohen, 2000). À Boston, règne en maître sur la pègre, Charles Salomon, célèbre par son Cotton Club, bien connu de tous les amateurs du jazz des années 1920-30 ; « Lansky » le fera assassiner en 1933.

En 1931, « Luciano », « Lansky » et « Siegel » s’associent au lieu de se concurrencer, dans les activités du racket, de l’exploitation et de l’exportation des prostituées, dans le jeu et les paris, enfin dans le trafic d’héroïne, morphine, cocaïne et haschisch. « Lansky » exploite, avec sa bande de voleurs et la complicité de galeristes connus, un trafic d’objets d’art volés ou frauduleusement exportés d’URSS, le judéo-bolchevisme menant à tout (Simis, 1982 ; Vaksberg, 1992 ; Cohen, 2000).

« L’influence des Juifs sur le crime organisé aux États-Unis, dans les années vingt et trente, égale voire dépasse celle des Italiens » (Attali, 2002), mais aussi celles des gangs irlandais et polonais. Le trafic des drogues dures aux USA fut dominé jusqu’à sa mort par Rothstein, puis par deux Juifs, Buchalter et Yasha Katzbenger, l’un des très rares individus à avoir été dénoncés comme particulièrement nocifs aux intérêts de l’humanité par la Société des Nations (Cohen, 2000).

Un siècle plus tard, c’est un Juif, Milton Friedman, titulaire du Prix Nobel de Sciences économiques pour l’année 1976, qui a réclamé la dépénalisation et le libre commerce de tous les stupéfiants, pour diminuer les prix à la vente, sans trop réfléchir au fait que cela ne pouvait qu’augmenter le nombre des consommateurs, le grand homme pariant sur le contraire : encore un optimiste ! D’une manière générale, les Juifs sont de petits consommateurs de drogues (« Ryssen », 2008). En revanche, les trafiquants israéliens exportent massivement des stupéfiants vers les pays arabes voisins, qui sont autant d’ennemis potentiels (même source). Le risque est grand, en tout pays mahométan à la démographie galopante, de voir la jeunesse donner dans le panneau de l’islamisme agressif financé par le trafic du haschich, voire des drogues dures.

« La mafia d’Israël fait fortune dans le trafic des stupéfiants à travers le monde… la “protection’’ imposée… la contrebande de diamants volés… le proxénétisme » (Jacques « Derogy », 1980, l’auteur, citoyen israélien, précisait que le caïd de cette pègre, Mordechaï Tsarfati, avait été l’un des plus généreux soutiens du politicien David Gryn, plus connu sous le nom de « Ben Gourion »).

Lorsqu’en Occident, l’on apprit, par le livre d’Alexandre Vaksberg (1992) qu’il existait en URSS, depuis les années soixante, une mafia de voleurs de biens d’État et de trafiquants de drogue, l’on commença de parler de « mafia russe » ou de « mafia ouzbek ». L’auteur, juif, omettait de signaler que les chefs de cette mafia et un grand nombre d’hommes de mains étaient des Juifs, associés à des Tchétchènes. C’est ce que le magistrat juif Konstantin Simis avait révélé aux USA, dès 1982. Un correspondant russe de Vaksberg, membre du Parti communiste, lui aurait dit : « La mafia, c’est vous, saletés de Juifs »… à l’injure près, la phrase était exacte pour l’essentiel.

Depuis l’effondrement du régime soviétique, les chaînes de télévision occidentales et le cinéma hollywoodien présentent sous tous ses vilains aspects la « mafia russe » en omettant de préciser qu’elle est juive pour l’écrasante majorité de ses membres, patrons, dealers et tueurs (« Ryssen », 2008)… et Vladimir Poutine qui a fait le ménage en Russie désoviétisée y a gagné – allez savoir pourquoi ? – une réputation « d’antisémite ».

Il est intéressant de noter que des auteurs juifs contemporains (même Élie Wiesel, dans son livre de 1994) reconnaissent enfin l’importance du phénomène criminel dans la communauté juive, car si la littérature viennoise des années 1880-1938 était saturée de romans écrits par des Juifs, elle présentait constamment « le Juif » comme une innocente victime, dotée de toutes les qualités et des plus rares vertus  : ainsi des œuvres immortelles de messieurs Stephan et Arnold Zweig (sans lien de parenté), Joseph Roth, Arthur Schnitzler ou celles de Leon Feuchtwanger et Jacob Wassermann en Allemagne. On a vu plus haut pourquoi il en a été de même dans le cinéma hollywoodien depuis 1945.

4 – Richard Nixon, l’homme qui déclenche la guerre contre les narco-trafiquants

Kennedy et Johnson ont embourbé les USA dans la « sale guerre », celle du Viêt-Nam, qui sera perdue non pas militairement, mais par désintérêt de l’opinion publique US, travaillée par une propagande dite pacifiste, en réalité servant les intérêts de l’URSS.

Officiellement (McCoy, 1972), vers 1960, environ 2 tonnes d’héroïne étaient introduites aux USA chaque année, le produit étant revendu au détail 8 000 $ le kg. Le trafic réel était probablement dix fois plus grand (Cohen, 2000). En 1968, la consommation interne aux USA avoisine les 50 tonnes/an et touche 4 à 5 millions de consommateurs réguliers.

En novembre 1968, Richard Nixon devient le 37e Président des USA et entre en fonctions au printemps suivant. Il sera réélu triomphalement en novembre 1972 et l’on comprend pourquoi. Ce chef d’État exceptionnel a mis fin à la guerre du Viêt-Nam, a normalisé les relations avec l’URSS et la Chine communiste, a mis fin (en sous-main) à l’activisme marxiste du fou furieux Salvator Allende au Chili, a relancé l’économie des USA en supprimant la convertibilité en or du dollar qu’il a transformé en monnaie flottante et en instaurant un certain protectionnisme – ce furent ses très célèbres décisions du 15 août 1971.

Certes, l’homme méprisait globalement les Noirs et les homosexuels, n’appréciait guère les Juifs et ne soutenait que mollement les Israéliens (détails in John Aloysius Farrell, 2017), soit autant de péchés capitaux pour de nombreux publicistes. Fort heureusement pour ces minorités tant aimées de nos jours et si utiles à l’humanité, des « plombiers » avaient installé des mouchards électroniques pour espionner le candidat démocrate à la présidentielle de 1972, où ce démagogue fut écrasé. L’on se débarrassa du grand président par une campagne de presse orchestrée par un quotidien ethniquement très typé : le Washington Post. Et Nixon, menacé de poursuites pour avoir menti en prétendant ignorer ces écoutes, démissionna en août 1974.

Il est curieux que les Français n’aient pas évoqué des précédents autochtones. Les écoutes de l’époque gaullo-pompidolienne sont fort connues. Mais durant les deux gouvernements Blum du Front Populacier, celui du 4 juin 1936 au 29 juin 1937 et celui du 13 mars au 16 avril 1938, les limiers de la Sûreté, aux ordres de « Big Léon », écoutaient les communications téléphoniques non seulement des ennemis politiques du Président du Conseil, mais aussi celles de ses ministres (Lacouture, 1977). Il est vrai que les Français « ont la mémoire courte ».

Faut-il voir dans la mise à mort médiatique d’un homme qui fut objectivement l’un des plus grands Présidents des USA une vengeance communautaire ?

La guerre de Nixon contre l’héroïne débute en 1969. Aux USA, elle est dirigée de façon directe contre « Lansky », arrêté en 1970. Les services de police des USA, très activement soutenus par Nixon, obtiennent lentement la collaboration des polices de France et d’Italie. On s’attaque aux gangs de Marseille et de Corse, à ceux de Sicile et de Naples – Luciano avait rendu en 1962 sa noble âme, officiellement par crise cardiaque.

De 1970 à 1972, les policiers démantèlent un réseau de distribution après l’autre, mais les profits sont tels que l’hydre renaît toujours. Nixon crée en juillet 1973 le DEA (Drug Enforcement Administration), indéniablement efficace.

« Lansky », réfugié en Israël en 1970, en est chassé en 1972, en dépit d’une action caritative à grand spectacle. En fait, il a réorganisé la pègre locale et ne sera jamais ré-autorisé à faire son Alya. Extradé en Floride, il y est inculpé en 1973, mais en 1974, Nixon part, et les charges contre le citoyen judéo-us modèle sont abandonnées en 1976. Un cancer en débarrasse l’humanité en 1983. Officiellement, « Lansky » est mort fauché, un an après que le magazine Forbes en ait fait l’un des 400 plus riches personnages des USA. Depuis 2015, divers héritiers de ce grand humaniste exigent des millions de $ de dédommagements de l’État cubain pour le casino dont il fut exproprié en 1960.

Plus sérieusement, durant la seconde moitié des années soixante-dix, des « Soviétiques » ont commencé à vendre leur héroïne, tandis que des réseaux se sont reconstitués en Sicile et en Italie du Sud, mais aussi à Paris et en Amsterdam.

La guerre contre la canaille et la crapule n’est jamais définitivement gagnée. Chaque génération doit la mener de nouveau. Néanmoins, Richard Nixon a montré (comme Mussolini l’avait fait, bien auparavant, dans son Italie fasciste) qu’un authentique homme d’État se doit de mener ce type de guerre, parallèlement à celles dirigées contre la pauvreté ou la sous-instruction.

D’honnêtes historiens diront, dans un siècle ou deux, si la haineuse et absurde campagne de presse dirigée contre Dick Nixon fut ou non une conséquence de sa lutte contre la French Connection qui fut elle-même davantage yiddish que française.

Orientations bibliographiques

J. Attali : Les Juifs, le monde et l’argent, Fayard, 2002

J. Bénesteau : Mensonges freudiens. Histoire d’une désinformation séculaire, Mardaga, Sprimont, 2002

D. Cohen : Freud sous coke, Balland, 2012

R. Cohen : Yiddish Connection, Denoël, 2000

J. « Derogy », né Weitzmann : Israël Connection. La Mafia en Israël, Plon, 1989

J. L. Doin : Dictionnaire de la censure au cinéma, PUF, 1998

J. A. Farrell : Richard Nixon. The life, Doubleday, Londres, 2017

E. Fromm : La mission de Sigmund Freud, Éditions Complexe, Bruxelles, 1975 (première édition nord-américaine de 1959 ; à réserver aux inconditionnels de l’hagiographie, de la psychanalyse à la sauce marxiste, bref à ceux que la stupidité et le mensonge ne dégoûtent pas)

H. Gévaudan : La bataille de la French Connection, Jean-Claude Lattès, 1985

R. L. Heath, W. T. Coombs : Today’s public relations : an introduction, Sage, New York, 2006 (pour lecteur très motivé : c’est un énorme pavé, fort indigeste)

J. Lacouture : Léon Blum, Seuil, 1977

A. McCoy and Al. : The politics of heroin in Southeast Asia. CIA complicity in the global drug trade, Harper & Row, New York, 1972

R. L. Proctor : La guerre des nazis contre le cancer, Les Belles Lettres, 2001 (première édition nord-américaine de 1999)

H. « Ryssen », né Lalin : La Mafia juive. Les grands prédateurs internationaux, Éditions Baskerville, Levallois, 2008

K. Simis : The corrupt society. The secret world of soviet capitalism, Simon & Schuster, New York, 1982

A. Vaksberg : La mafia russe, Albin Michel, 1992

E. Wiesel : Mémoires, volume I : Tous les fleuves vont à la mer, Seuil, 1994

==============================================

En complément : l’opération interception au Mexique https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Interception

https://teleobs.nouvelobs.com/la-selection-teleobs/20130701.OBS6049/les-etats-unis-et-la-drogue-une-guerre-sans-fin.html

https://vih.org/20150615/la-naissance-de-la-guerre-a-la-drogue-annees-1960-1980-une-obsession-americaine/

A voir : https://www.arte.tv/fr/videos/078196-000-A/histoire-du-trafic-de-drogue-1-3/