le CORONAVIRUS en ESPAGNE

par Jordi Garriga

Le samedi 21 mars dernier, après 21 heures, le président du gouvernement espagnol a fait une apparition publique à la télévision pour expliquer la situation aux citoyens. Il a fait le point sur le problème, a salué la discipline du peuple, a déclaré à tout moment que le gouvernement avait toujours suivi les recommandations de l’OMS et des experts, employant comme en Fance un langage militaire (ennemi, victoire, discipline, front …). Il a annoncé des achats massifs de matériel sanitaire par l’État, a déclaré que le pire n’était pas encore venu et a donné des messages d’encouragement. Il est évident que le gouvernement, comme les autres, avait minimisé la menace et n’avait pris aucune précaution, il doit donc maintenant agir de la seule manière possible: improviser et ne plus adoucir le message pour que tout le monde soit en alerte: « nous sommes à un un moment très critique et des jours très difficiles viendront « , a déclaré Pedro Sánchez. Il est à noter qu’après la question d’un journaliste sur sa responsabilité dans la gestion de l’affaire au cours des mois de janvier à mars, il a déclaré: « J’en assume l’entière responsabilité ».

Dimanche matin, le président espagnol, en conférence avec les présidents régionaux, a officiellement proposé de prolonger la quarantaine de 15 jours, jusqu’au 12 avril.

Après une semaine de quarantaine, aujourd’hui dimanche 22 mars, en Espagne, 1 462 décès ont été enregistrés et 26 004 infectés, au moins 1 612 personnes sont en soins intensifs et 2 125 ont été libérés. Le gouvernement vient d’acheter 640 000 tests rapides pour détecter le virus. À Barcelone, les hôtels fermés et réquisitionnés permettent d’isoler les personnes légèrement malades, face à la saturation sanitaire et à l’effondrement du systeme de santé de la Catalogne; le gouvernement basque a demandé aux taxis de l’aider, en travaillant comment des ambulances. En Andalousie, des tests ont commencé à être pratiqués pour détecter le coronavirus dans les voitures de Séville. Pour le moment, ces tests ne sont effectuées que pour les professionnels de la santé présentant des symptômes de la maladie, ainsi que pour les agents des forces de l’État, des forces de sécurité et d’autres fonctionnaires responsables exposés au virus.

Au quotidien, les citoyens suivent dans une large mesure les recommandations du gouvernement. Dans les supermarchés, les distances sont respectées et les capacités sont très limitées. Comme en Italie et en France, à 20h00, tous les jours, les gens applaudissent depuis les balcons le personnel de santé sur le front et chantent, sur les réseaux sociaux il y a une activité frénétique à la fois pour offrir de l’aide mais aussi pour transmettre de l’information ou pour porter à la connaissance du public, plaintes et critiques …

ILLUSTRATION : vue d’ensemble d’un hôpital temporaire créé pour gérer l’épidémie le 21 mars 2020 à Madrid.