LE GOUVERNEMENT ABANDONNERA T-IL MAYOTTE et les outres-mer ?

Par Michel LHOMME

Que pèse pour le gouvernement 400 000 habitants ? Que valent les vieux?Des pensions de retraite en moins ? Déjà, dans l’indifférence générale, la loi Léonetti aurtorisait par souci d’économie le tri sélectif mortuaire des « vieux » dans les couloirs des hôpitaux sans moyen au nom bien sûr des droits de l’Homme, du « mourir dans la dignité » prônée par nos kantiens philosophes comme Luc Ferry, prêt même à dégainer contre les gilets jaunes. 

Voyez le sort qui a été réservé aux pensionnaires de l’EHPAD de Thise dans le Doubs.

Mansour Kamardine député LR de Mayotte a lancé vendredi 20 mars un appel solennel et un SOS au Président de la République concernant la situation de l’épidémie de COVID-19 à Mayotte pour éviter une hécatombe programmée et un effondrement prévisible de l’ensemble des structures publiques (un collapse général y compris des forces de l’ordre) à très court terme.

En effet, à ce jour, le gouvernement ne prévoit aucun renfort en matériel et en personnel à Mayotte et d’ailleurs pour tous les Outre-mers. Débrouillez- vous ! Or, il faut savoir que le 101ème département français est le plus dépourvu en moyens médicaux (16 lits de réanimation pour 400 000 habitants sur une île de 374 km² avec 4 fois moins de médecins que la moyenne nationale, 20 fois moins en médecine de ville). De plus, Mayotte ne possède aucun lit de réanimation en clinique privée contrairement à la Corse, à Mulhouse ou à Colmar.

La Commission Médicale d’Etablissement du Centre Hospitalier de Mayotte estime que les capacités du CHM seront dépassées d’ici une semaine seulement et cela à 9 000km de la métropole. Déjà, un des médecins libéraux les plus populaires de Mayotte est contaminé par le Covid-19 et doit donc cesser ses consultations et toute intervention.

Mayotte aux chiffres alléatoires de l’Insee (250 000 dont 40 000 clandestins) , ce serait 400 000 habitants selon la Gendarmerie qui évalue par ailleurs le nombre de clandestins à 200 000.

Une réaction immédiate du gouvernement est incontournable pour éviter la paralysie et une défaillance généralisée de l’Etat, notamment des forces de maintien de l’ordre, bien évidememment sans masques puisque le ministre de l’Intérieur affirme qu’ils ne servent à rien alors que l’on voit sur les images à la télévision que les policiers espagnols et italiens portent tous des masques !

On s’achemine avec une progression rapide des cas à Mayotte (13 cas actuellement) vers une propagation rapide faute d’avoir fermé l’aéroport à temps, d’avoir dépisté systématiquement les malades pour ensuit les confiner par exemple sur les îlots ou plus simplement par réquisition des hôtels de tourisme sur place.

L’échec de la stratégie d’endiguement puis de maîtrise de l’épidémie en métropole se reproduit ici à Mayotte à vitesse supersonique.

Dans le brouhaha de la crise en métropole, le territoire le plus fragile de la République sera ainsi sacrifié dans le huis-clos et le silence par des gouvernants qui connaissent la situation.

Factuellement :

  • 1er cas avéré de COVID-19 à Mayotte : cas en provenance de la métropole  détecté le samedi 14 mars (il y a seulement 1 semaine) ;
  • 10 cas recensés vendredi 20 mars (multiplication par 10 en 6 jours) dont des cas de transmissions locales attestant de la circulation du virus)
  • 4 cas suplémentaires le samedi 21 mars dont un médecin libéral et un cas grave en réanimation.
  • Date estimée par les praticiens hospitaliers de débordement des capacités en réanimation dans 6 à 8 jours
  • 20 fois moins de médecins de ville par habitant que la moyenne nationale ;
  • 4 fois moins de médecins hospitaliers que la moyenne ;
  • Equipements de soins et effectifs sous dotés et sur mobilisés avant même la crise du COVID-19.

L’urgence serait comme le souligne le député Kamardine, l’envoi en urgence d’un navire hôpital de la Marine nationale dans le lagon.

Reste l’autre grand problème du confinement : l’arrêt de l’économie informelle seul moyen de survie au bord des routes des familles en particulier clandestine. La faim au ventre se fera sentir rapidement. L’île ne sera donc pas à l’abri de pillages, de violence si le confinement dure. Or il durera.

Pour ne pas arranger la situation, Mayotte a été de nouveau frappé par un séisme plus violent que d’ordinaire survenu à 9h46, sa magnitude étant de 5,8 (épicentre localisé entre Mayotte et Anjouan, à une profondeur de 30 à 50km).

Quant au coronavirus, il n’empêche pas le moins du monde contrairement aux déclarations du préfet, l’arrivée des kwassas comoriens et africains (https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2050834608395176&id=100004059694608&sfnsn=mo&d=n&vh=i)

Contrairement à ce qui a été dit, la police des frontières ne refoule pas les kwassas en mer alors que de son côté le gouvernement comorien le fait ! De toutes les promesses faites depuis trois ans, la lutte contre l’immigration clandestine est ici une vraie mascarade mais après tout comme en métropole mais les règlements de compte, Messieurs les politiques, approchent.

Ceci étant on notera au passage le courage, la fermeté et la franchise sur le terrain de Dominique Voynet, ancienne maire écologiste de Montreuil et depuis peu directrice de la toute nouvelle Agence Régionale de Santé de Mayotte;