CORONAVIRUS OU LE TRIOMPHE AMER DE L’ECONOMIE GLOBALE

Par Bernard PLOUVIER

De 1830 aux débuts de l’économie globale et de la mondialisation de l’American way of life, les maîtres du jeu furent les financiers, d’où des taux d’intérêts jouant au yo-yo (et divers slogans vantant la merveilleuse « inflation »), un endettement pharaonique des États et des particuliers, enfin quelques crises de spéculation (1873, 1929, 1937, 2007-2009 et on en oublie d’autres très certainement) pour pimenter la vie de dizaines de millions de pauvres diables réduits à la misère parce que de gros financiers, souvent cosmopolites, se comportaient en flambeurs.

La Seconde Guerre mondiale, qui jamais n’aurait dû éclater pour un objet aussi mince que le rattachement de l’État de Dantzig (peuplé à 96% d’Allemands) et de secteurs attribués à la Pologne, en 1919, alors qu’ils étaient majoritairement peuplés d’Allemands, fut déclenchée volontairement par des financiers, des entrepreneurs et des négociants des USA, de Grande-Bretagne et à un moindre degré de France, où on traînait les pieds.

Eh oui, si l’on se réfère au Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (le Jus Gentium), les demandes d’Adolf Hitler, répétées d’octobre 1938 à l’été de 1939, étaient parfaitement justifiées ! Tout au plus aurait-on pu exiger qu’il évacue la Tchéquie (Bohême-Moravie), à condition bien sûr que ses gouvernants s’engagent à ne plus en faire un « porte-avions » au service des ennemis du Reich… et l’on faisait ainsi l’économie de la Shoah, surtout si les maîtres de l’Empire Britannique et des USA voulaient enfin accueillir les millions de Juifs dont ne voulaient plus les Germains, les Polonais, les Lituaniens (et les autres Baltes), les Slovaques, les Croates et les Roumains.  

Tout ce joli monde belliciste était actionné par quelques politiciens très proches – c’est un délicat euphémisme – du monde des affaires : Franklin Delanoe Roosevelt l’autocrate des USA et son secrétaire d’État et futur Prix Nobel de la Paix (si, si !) Cordell Hull, Churchill et son groupe d’activistes conservateurs, mais aussi les leaders travaillistes (Clement Attlee) et Libéraux (Archibald Sinclair), en France les Paul Reynaud, Louis-George Mandel-Rothschild et l’entourage de Blum – ce dernier étant plus réservé. On chercherait en vain une organisation juive qui, de 1933 à 1939, n’ait pas hurlé à la guerre… même s’il est politiquement très incorrect de rappeler cette indéniable réalité – de fait il existe toutes sortes de « négationnismes » en histoire contemporaine.

Le but de ces gentilshommes, de ces grands humanistes était de casser l’extraordinaire dynamisme industriel et commercial d’un Reich où l’on avait le culot de ne pas aimer les Juifs et de démontrer qu’une économie nationale déjudaïsée pouvait être plus florissante que du temps où des pans entiers de la vie économique, politique et médiatique étaient envahis de Juifs. En outre, le visionnaire de la Maison Blanche voulait faire main basse sur les plus belles colonies des civilisateurs européens… le gros Churchill ne s’en aperçut qu’en août 1941, une fois sorti des brumes de son ivresse chronique au large de Terre-Neuve.

De 1945 aux années 1980-90, tout se passa bien : l’ultra-capitalisme à l’occidentale et l’American way of life dominaient l’économie des pays non communistes, tandis que les sanglantes dictatures marxistes démontraient même aux plus idiots des Terriens que Marx était un fou furieux, ce que Proudhon avait d’ailleurs prédit trois quarts de siècle avant l’expérience soviétique…. à dire le vrai, il existe encore quelques dinosaures fossilisés dans leur jus marxiste dans les universités françaises, mais ces restes curieux d’un monde parallèle sont en voie d’extinction.

Vers 1980-90, a débuté la nouvelle ère, qui n’est plus l’ère chrétienne et n’est fort heureusement pas (du moins jusqu’à présent) l’ère de la régression mahométane. Nous sommes entrés dans l’ère du gouvernement planétaire (presque) unique et de l’économie globale. Et c’est là que tous les « complotistes » se trompent : l’on n’assiste pas au triomphe des Financiers, mais à celui des Producteurs et surtout à celui des Négociants internationaux.

Le grand projet rooseveltien était d’américaniser la production agricole et industrielle et de faire de la planète un grand marché – l’URSS étant exclue, qui devait servir de repoussoir, de contre-exemple, au moins pour les premiers temps de l’ère du « One World–One Government ». Qu’il ait ou non développé le projet d’une fusion des races et des peuples en une « moyenne humaine », on ne le saura jamais, car Roosevelt ne s’est guère exprimé sur ce point… là encore, les complotistes vont un peu vite en besogne.

Roosevelt n’était pas au service « des trusts » (et n’était pas plus dévoué à celui des Rockefeller qu’à d’autres) ; il n’était nullement au service « des Juifs ». Il s’est servi de tous ceux et de toutes celles qui pouvaient faire démarrer puis avancer son projet, qui, pour d’évidentes raisons historiques, n’a pu commencer que 40 années après sa mort, une fois disparue l’hydre communiste qui avait dominé bien plus d’États qu’il ne l’avait prévu dans son plan machiavélique.

Il fallait, dans la pensée du nouveau Prométhée, appauvrir et apeurer l’Europe occidentale pour la délester de ses colonies, et amoindrir considérablement ses capacités productives et commerciales. « Staline »-Dougashvili et son Armée Rouge étaient des moyens idéaux pour remplir ce rôle d’épouvantail et de leurre.

Dans la décennie 1980, après l’implosion des ridicules économies marxistes, les USA se retrouvent en position dominante, ayant vassalisé l’Occident, les pays d’Islam et l’Asie non maoïste. Les gouvernants chinois viennent chambouler la donne par leur suprême intelligence : ils multiplient l’efficacité de l’économie occidentale par la discipline d’un régime dictatorial et poursuivent la politique d’imitation des produits issus du génie européen et nord-américain, ainsi que l’irrespect des conventions internationales sur les brevets de fabrication.

Qu’elle soit l’effet d’un hyper-capitalisme ultra-libéral ou d’un capitalisme hautement surveillé par l’État, l’économie actuelle n’est pas dominée par les financiers, mais par l’entente des grandes entrepreneurs et des grands négociants, qui ont domestiqué les clowns de la politique et des media, succédant aux financiers dans ce rôle de manipulateurs d’opinions publiques et de marionnettes.

Par l’effet du triomphe de la production et de la distribution de masse – étendues à presque toute la planète -, les banques centrales ont reçu l’ordre d’anéantir (ou presque) l’intérêt de l’argent. C’est le reniement de 3 à 4 milliers d’années d’agiotage et de manipulations monétaires, au profit de la consommation massive, générant de superbénéfices inégalement répartis entre producteurs et négociants, gros et petits.

Donald Trump poursuit la grande politique rêvée par Roosevelt. Il le fait avec le punch et l’absence d’hypocrisie qui le caractérisent : c’est-à-dire en parfait yankee. Il dicte sa loi, parce qu’il dispose de la plus grande armée, du plus gros complexe militaro-industriel et des entreprises multinationales les plus puissantes, les plus innovantes et les plus impitoyables.

La minorité agissante de l’humanité actuelle est placée devant une alternative très simple. Ou bien, elle accepte un monde dominé par l’American way of life, ce qui implique à terme l’éclosion d’une humanité métissée, d’un Homo Consumans standard, gentil hédoniste, le tout dans une ambiance de féminisme hystérique, d’homophilie généralisée soit une formidable régression culturelle et intellectuelle en attendant une formidable régression de polarité inverse, apportée par les mâles djihadistes.

Ou bien, l’on organise, continent par continent, des empires ou des fédérations d’États populistes. Pour l’heure, les nations d’Amérique latine tentent des expériences malhabiles et non coordonnées. En l’Europe, l’Axe Berlin – Moscou pourrait servir de point de départ à un Empire fédératif, à l’unique condition que l’Allemagne réexpédie dans leurs pays d’origine les millions d’Extra-Européens qui sont venus la squatter. Ce sera la condition sine qua non pour réunir dans cet Empire les peuples d’Europe centrale, occidentale et scandinave.

L’Europe aux Européens est un slogan tellement évident et naturel que les princes du négoce en font un corpus delictieux : énoncer cette banalité (qui est le slogan jumeau de « l’Afrique aux Africains » ou de la célèbre Doctrine de Monroë) mène droit en correctionnelle et, bientôt, non plus au lynchage médiatique, mais à l’égorgement rituel. 

Le monde dominé par le négoce ne peut être que cosmopolite. Un monde populiste ne peut au contraire se faire qu’en fédérant des nations homogènes.