par Jordi Garriga Clavé
Les gros titres sont clairs, même s’ils sont cachés par les principaux médias espagnols: « Il s’agit de la plus grande fraude fiscale de l’histoire de l’Europe » (Université de Mannheim) et « Le vol du siècle » selon le quotidien français Le Monde). Et cela est dit en référence à la Deutsche Bank, la Société Générale, Barclays … et Santander Bank. Alors de quoi s’agit-il exactement?
Pendant environ cinq ans, le procureur général de Cologne (Allemagne) a enquêté sur la fraude des actions dites «cum-ex», consistant à acheter et à vendre des actions des sociétés juste avant la distribution de dividendes, à tel point que la restitution d’impôts à l’État ait été demandée à plusieurs reprises. Résultat: plus de 55 milliards d’euros que les banques ont volé aux citoyens de plusieurs pays européens, dont l’Allemagne (31,8 milliards d’euros déçus), la France (17 000), l’Italie (4 500), le Danemark (2 000), la Suisse, Hollande, Belgique, Autriche, Norvège, Finlande et Espagne. Nous parlons bien de milliards, pas de millions.
Selon les enquêteurs, la banque espagnole Santander a réalisé, par l’intermédiaire de sa filiale londonienne (Abbey National Treasury Services), un nombre considérable d’opérations pour lesquelles elle a facturé des commissions énormes et empoché une partie du produit de la fraude présumée. Les sources de l’enquête indiquent clairement que Santander était le plus gros vendeur de cette modalité et que plusieurs demandes de remboursement de taxe avaient été faites dans la même transaction.
Plusieurs des banques impliquées ont déjà été enregistrées, à l’exception de Santander, car l’office anti-corruption en Espagne a simplement envoyé une lettre demandant des informations … La négligence de l’administration espagnole a été flagrante. Et pendant ce temps-là, ici, en Espagne, on a profané le cercueil de Franco et en France, on brûle les poubelles, on incendie les voitures en banlieue, on régularise les sans papiers à tour de bras pendant qu’on nous vole à des mains pleines, sans aucune honte.
Ils disent qu’il y a une crise. Non, amis, il y a un vol déjà flagrant des élites capitalistes mondiales (et de leurs alliés locaux) contre les masses travailleuses du monde entier. Parce qu’il n’y a pratiquement plus de classes moyennes… Combien d’Espagnols, de Français et d’Européens ont vu leur niveau de vie s’effondrer au cours des dix dernières années n’ayant à chaque fin de mois pour seul horizon vital que de pouvoir payer les factures.
Ceci n’est pas perçu par la classe politique soutenue par les groupes sociaux privilégiés ceux qui vivent dans une bulle et dont les intérêts sont ceux que reflétent à satiété les médias: idéologie du genre, mémoire historique censurée et démocratie totalitaire… De fait, une grande partie de la population est désenchantée de la politique et ne croit plus aux solutions électorales politiques. NON, mais pour survivre ils en ont assez. Alors ?… Tout n’est pas redevenu possible ?… Et le pouvoir le sait, la carcasse tremble mais attaque les viscères pour obtenir des votes complaisants. La peur est un produit rentable depuis des siècles.
Mais pendant ce temps, ils mettaient et mettent leurs mains dans nos poches et nous volent. C’est, répétons-le, le plus grand vol de l’histoire de l’Europe: ils ne nous le montreront pas tous les jours à la télévision, de peur que les gens ne s’en lassent et s’arrêtent d’être discrets ou comme paralysés.