MACRON A MAYOTTE OU LE RETOUR DES VILLAGES EN CARTON

par Michel LHOMME

On se rappelle les villages de carton lors des visites en province de Staline, or disons le franchement la France politique des années 2000 et toutes les élites droitières, centristes, socialistes qui la soutiennent en sont là. Processus qui fut déjà engagé dans l’organisation des voyages officiels sous François Hollande, toutes les sorties présidentielles en région, y compris en Outre-mer sont maintenant réglées sur le papier millimétré des forces de l’ordre et des tireurs d’élite, les rares supporters étant triés sur le volet, voire même quasiment « payés » comme à Mayotte la semaine dernière. Il n’y eut donc pas d’accueil populaire d’Emmanuel Macron ni à l’aéroport de Mayotte ni à Mamoudzou et on n’y organisa officiellement qu’« un banquet républicain » avec les autorités militaires sur le tarmac de l’aéroport et les élus à la sortie de la barge. Pas de liesse populaire à l’arrivée comme il est de coutume, les ronds-points furent vidés de leurs regroupements, et les contestataires pacifistes et vêtus de blancs des comités de soutien furent arrêtés de pied ferme quelques heures auparavant et gardés au frais au commissariat. Les ouvriers municipaux avaient auparavant reçu l’ordre de nettoyer les rues et repeint même l’hôtel de ville.

Pour se diriger ensuite au Nord de l’île, les rues avaient été interdites de circulation, bouclées, rien à voir avec la saleté ordinaire et les embouteillages signes pourtant visibles du retard en infrastructure du territoire. Oubliés aussi les affrontements de jeunes cagoulés contre les forces de l’ordre de ces derniers week-end, les bagarres et les poubelles en feu, les magasins pillés. La visite présidentielle d’Emmanuel Macron à Mayotte fut lissée en stratégie du trompe l’œil, en bon habillage électoraliste, le voyage n’étant rien d’autre qu’une visite politicienne de campagne électorale sur les terres du meilleur score national du Rassemblement National aux dernières élections européennes (45,56 % des suffrages exprimés) avec pour amuser la galerie des jets de poudre de perlimpinpin. Le Président passa ainsi toute son après-midi à serrer les mains et à donner des bisous aux mamas en salouva colorés accompagnés des élus de la République en Marche et du Modem, pourtant sans réelle base électorale dans le 101ème département français. Il s’agissait de gagner des voix à tout prix par un apparent discours musclé contre l’immigration clandestine, fil conducteur de la visite selon la communication officielle du Président, une lutte qui dans son inefficacité ne trompe pourtant sur le terrain personne. Mais à Mamoudzou, il y eut pire dans l’indécence et la forfanterie : la République en Marche avait « payé » les associations culturelles constituées de comoriennes, les avait habillées aux couleurs des Mahorais pour accueillir le Président : une petite provocation politique mais on peut y voir aussi une logique claire en filigrane : les promesses du président ont porté par exemple sur les logements sociaux. Or qui profitera en réalité de ces logements sociaux ? Les étrangers justement installés illégalement sur l’île : selon l’Insee, près d’un habitant sur deux est de nationalité étrangère. (https://www.insee.fr/fr/statistiques/3713016 ). Ainsi, le peuple mahorais ne peut approcher le Président, tout est fait pour l’éviter et l’en dissuader, repousser les protestataires mais on cligne de l’œil vers les futurs électeurs de Mayotte à savoir les clandestins eux-mêmes, une coloration comme on le voit très politique et très partisane d’Emmanuel Macron, la même en réalité qu’en métropole.

Nous l’avons toujours écrit dans nos nombreux articles sur l’Outre-mer, ses départements sont des laboratoires français. Mayotte n’échappe pas à la règle, elle indique clairement ce qui se passera dans la France de demain. On a tout de même été un peu surpris d’entendre Macron crier « La France, c’est la sécurité », établissant un lien direct entre la montée de la délinquance et l’immigration alors que ce rapport de causalité est en permanence nié sur le territoire national au nom de l’islamophobie. Le Président a aussi déclaré publiquement que le développement économique de l’île était complètement brisé par la croissance démographique des illégaux et le changement de population mais choisir du coup Mayotte comme terre d’annonces contre l’immigration clandestine n’était-ce pas en faire un peu trop alors que depuis des décennies, on ne s’est jamais donné les moyens et surtout l’idéologie de défendre nos frontières ?

D’ailleurs, le jour même où Macron se pavanait contre l’immigration, deux kwassas débarquaient illégalement au Sud, les policiers étant trop occupés à assurer la sécurité présidentielle pour s’intéresser à ces broutilles quotidiennes. On fit pourtant croire sur les antennes nationales que la frégate de surveillance de la Marine nationale était toujours présente dans le lagon mahorais alors qu’elle n’était venu appareiller de La Réunion que pour protéger le Président et qu’elle est déjà reparti au large. Il faut être bien crédule et naïf pour croire aux mesures en réalité inexistantes de Macron dans la lutte contre l’immigration. Macron ne vint que saluer l’opération civilo-militaire Shikandra, déclenché en début d’année, décorant de son écusson comme lors d’un défilé provincial du quatorze juillet ses participants, les 1.500 civilo-militaires qui la composent. Il réaffirma délibérément à Mtsamboro, ville où le RN atteint 58 % des voix, que les 25.000 reconduites à la frontière seront atteintes à la fin de l’année, (on annonce déjà 23 000 reconduites en octobre!), que les premiers résultats de l’accord de coopération avec les Comores se faisaient sentir, « nous avons 20% de départs de kwassas en moins, et ils ont démantelé des filières de passeurs en juillet » et les rafles de clandestins – car la France des Droits de l’Homme devraient avoir au moins l’honnêteté de les appeler par leurs noms-, ont effectivement scandé cet été tous les carrefours du cent unième département français tandis que les expatriés étaient partis en vacances sauf que la politique du chiffre est-elle une politique cohérente ?

Tous les ans, la France annonce pour Mayotte à peu près 20 000 reconduites à la frontière. C’était d’ailleurs la justification pour Sarkozy de sa fausse lutte hexagonale contre l’immigration. Cette politique systématique de la PAF (Police de l’air aux frontières) a débuté sur l’île il y a quatorze ans. Si l’on additionne les chiffres cela voudrait donc dire 280 000 renvois. Mais où vont-ils ? Comment se fait-il qu’on est à plus de 50 % de population étrangère et sans papiers ? La réponse est simple : on renvoie tout simplement les mêmes. Les personnes expulsées reviennent le lendemain. On ne renvoie personne en fait. La situation est si ubuesque que l’été, au moment des grands mariages comoriens, on voit des clandestins se présenter en taxi à la gendarmerie et demander leur retour, les frais étant payés par la préfecture. Ils reviendront à la rentrée. Du 1er janvier au 31 août 2019 il y a eu 24 000 arrivée de clandestins (déclaration du préfet début octobre) selon les estimations officielles, ce qui revient à ne pas expulser, par principe, 1/3 des clandestins arrivés en 2019. Tout ceci est connu et génère en plus par cette gestion purement comptable de l’immigration clandestine une corruption réelle des fonctionnaires français sur place, un véritable trafic de papiers, d’attestations d’extraits de naissance et d’usurpations d’identités. Quelles sont en réalité les frontières de la France à Mayotte ? Qui assume en réalité le poids migratoire comorien dans le département ? Ne faudrait-il pas répéter que les immigrés ne sont pas destinés à être reconduits à la frontière mais en fait à ne jamais y entrer ?

Mayotte est le département français le plus impacté par l’immigration dans tous les domaines : délinquance, insécurité culturelle, destruction de l’environnement, dégradation de l’habitat, insalubrité publique, engorgement du système de santé, détournement de la législation sur l’asile, dégradation de l’enseignement scolaire, prétexte au refus de mise en place de l’égalité sociale :

– 48% de la population officielle est étrangère (Insee 2018) malgré une sous-estimation notoire ;

– 75% des naissances sont de mères étrangères (Insee 2019) contre 74% (Insee 2018) et 42% (Insee 2013);

– Le flux net d’immigration clandestine a été multiplié par 10 sur la période 2012-2017 par rapport au flux net 2006-2011 (Insee 2018) ;

– 40% de l’habitat est composé d’habitat en tôle soit +30% en 5 ans (Insee 2019);

– 30% de l’habitat ne possède pas d’eau courante et 40% ne possède pas de toilettes (Insee 2019);

– Les demandes d’asile ont progressé de +110% entre 2018 et 2017 (Insee 2019);

– Plus de 60% des enfants scolarisés sont de parents étrangers ;

– Les phénomènes de violences scolaires se généralisent avec une montée dramatique du niveau de la violence ;

– Le niveau de l’enseignement est fortement dégradé comme l’atteste les statistiques d’échecs aux examens d’État (50 % de réussite au baccalauréat) et les taux d’échec post bac records nationaux ;

– Le système hospitalier est devenu un immense service d’urgence ;

– La fuite inquiétante des jeunes natifs de Mayotte pour échapper à la dégradation des conditions sécuritaires, éducatives et sanitaires qui amplifie ce qui s’apparente dans les faits à un véritable remplacement de population; 

Macron a aussi salué cette semaine une coopération retrouvée avec la République Islamique des Comores qui ne cesse de revendiquer le département à l’Assemblée Générale de l’Onu ou lors de manifestations sportives comme les Jeux des îles où la délégation mahoraise n’a toujours pas le droit de chanter La Marseillaise. Une feuille de route négociée au départ en secret a été signée en juillet à Paris avec le Président Azali Assoumani. Les Comores s’engagent à lutter contre l’immigration clandestine mais pour recevoir tout de même en échange un chèque de 150 millions d’euros pour les frais de rapatriement de leurs ressortissants dans l’archipel ! Tous les six mois arrivent au port de Longoni des sacs d’argent cash (sur quelle caisse, quel ligne de crédit officiel ?) plus de 50 millions d’euros en menue monnaie pour payer en douce les frais discrets de la PAF.

On promet comme toujours de relancer le développement des Comores. Sans craindre le ridicule, la semaine dernière, l’ambassadrice de France à Moroni communiquait par vidéo au nom du développement durable et de la transition écologique sur une voiture électrique livrée à Moroni, voiture qui tombera forcément en panne et que personne ne saura bien sûr réparer. Ce sont les Chinois qui construisent les hôpitaux de l’archipel, ce sont les Saoudiens qui investissent, les Américains qui prospectent les futures réserves pétrolières du monde, celles de l’Océan Indien, du Canal du Mozambique. La France ne se réveillerait-elle pas un peu trop tard, prise au piège du cas mahorais ?

On se vante d’avoir ajusté le droit du sol à Mayotte mais qu’en est-il en fait ? Rien n’a véritablement changé à la maternité de Mayotte, première maternité de France car ce n’est pas par la naissance que le système de Mayotte permet de devenir français mais par celui des cartes de séjour, des naturalisations et par le droit d’asile. Or le gouvernement français ne manifeste sur ce point aucune volonté d’agir : il n’y aura aucune mesure d’exception prise pour Mayotte, il n’y a aucune action efficace sur le terrain, l’État français n’étant même pas capable de faire respecter dans le département les cinquante pas géométriques d’une côte maritime aujourd’hui menacée d’inondations par un tsunami prévisible dû au volcan en formation au large. Il en est de même de la forêt domaniale, régulièrement en proie à des occupations sauvages par brûlis sans que les gendarmes n’interviennent – ne serait-ce que pour des raisons écologiques et environnementales – pour déloger les illégaux comme si en sous-main et dans les couloirs, on acquiesçait à l’organisation d’un système d’accueil des illégaux à la périphérie des villages.

Pour l’avenir économique de l’île, Macron a évoqué la rénovation nécessaire du port de Longoni et la construction d’un second hôpital se rétractant d’ailleurs dans la journée en parlant d’une extension de l’hôpital actuel. Pourquoi ? Il faut tout simplement prévoir d’adapter le port aux futures extractions d’hydrocarbures prévues dans la région et l’ambassade des États-Unis avait fait savoir au printemps dernier que dans la perspective de l’exploitation par ExxonMobil et Saudi Aramco des réserves du Mozambique, elle souhaitait pouvoir bénéficier d’un centre de santé performant à Mayotte pour ses ouvriers des plate-formes. Macron évoque la fumisterie d’un avenir de l’île par la pêche alors qu’il y a quelques semaines, un accord économique avec les Seychelles était signé, permettant aux Seychellois, avec les Chinois sous faux pavillon de rafler les bancs de poisson des eaux mahoraises et ce sans aucune contrepartie négociée comme par exemple la mise sous conservation sur place des poissons qui aurait pu être génératrice d’emplois industriels. De qui se moque-t-on alors ?

Le contrat de convergence État-Mayotte dont il a été question à plusieurs reprises dans les discours marque tout juste la contractualisation de moins de la moitié du plan de 1,3 milliard annoncé par le gouvernement en mai 2018 suite à la paralysie violente de l’île par des mouvements sociaux. Les 600 millions contractualisés par l’État sont de fait abondés par 350 millions du Conseil départemental et 100 millions de fonds européens. Sur le 1,6 milliard affiché et le 1,1 milliard contractualisé, la majeure partie des montants n’est que de la valorisation d’engagements préalables de l’État, de la collectivité locale et de l’Europe, ses fonds étant eux-mêmes parfois un simple recyclage de plans antécédents.

Certes ne soyons pas médisant. L’État verse réellement beaucoup d’argent à Mayotte, énormément mais toujours pris par l’urgence (classes et hôpitaux saturés, insécurité et lutte contre la délinquance). On attend pour janvier l’ancienne maire de Montreuil, l’écologiste Dominique Voynet en première directrice de l’Agence Régionale de Santé, on livrera sans doute au printemps des containers climatisés pour pallier la surpopulation des collèges et des lycées, on construira six cent classes primaire mais faute d’attractivité, on peine à recruter les enseignants et les effectifs scolaires débordent du fait de l’arrivée permanente de primo-arrivants dans les classes. Que propose-t-on contre le chômage (40% https://www.insee.fr/fr/statistiques/4210651). Il n’y a depuis quelques mois aucune commande publique et le patronat semble d’ailleurs avoir boudé la rencontre avec Macron. Mayotte est un paradoxe car avec près de 8% de croissance, on atteint 84 % de gens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il y a évidemment le retard pris sur la métropole, l’économie informelle, les non déclarations aux impôts mais ceci n’explique pas tout. La carence des infrastructures routières mais aussi de l’assainissement de l’eau, du ramassage et du traitement des ordures, de la couverture électrique et numérique sont criants. Les habitants du Nord ou du Sud de l’île doivent partir de plus en plus tôt à quatre heures du matin pour pouvoir être à 7h ou 8h à leur poste de travail en raison des embouteillages. Or, cela fait des années qu’on discute d’une route de contournement de Mamoudzou pour décongestionner le trafic. On sait par où idéalement elle devrait passer, par le haut de Mamoudzou. Cela coûterait 800 millions d’euros et ce serait là une réelle voie express. Traitant encore les choses sur le court terme, on envisage un autre contournement, par le bas qui en quelques mois sera de toute évidence saturé, une route par Doujani (coût 200 millions d’euros !) Alors quelle route ? Quel déplacement ? Pourquoi pas un réseau de navettes maritimes décentralisé ?

Ici, les préfets se suivent en se critiquant mutuellement – le dernier Jean-François Colombet tenant la palme dans son genre-, oublient ou « perdent » les dossiers comme celui de la piste longue de l’aéroport, de l’extension nécessaire du pôle universitaire aujourd’hui sans aucun autre plan de développement que celui d’augmenter chaque année les effectifs de 20 %. Cette visite bien trop lisse, bien trop huilée (ah ils étaient tous là hier les élus, cireurs de pompe locaux !) est passé à côté des vrais problèmes de l’île. Très vite d’ailleurs, un # était mis en ligne #cequeMacronneverrapas où l’on voyait par exemple l’état délabré de la plupart des écoles primaires de l’île et les affres de l’habitat insalubre.

Mais il s’agissait aussi hier de culpabiliser sournoisement les Mahorais sur l’immigration. Lorsque Macron prononça sa bienvenue en mahorais, affirmant péremptoirement que Mayotte sera toujours française c’est certes en shimaoré qu’il le fait mais erreur du 21ème conseiller en place, en un shimaoré grand comorien dans son inflexion. Comme on le disait plus haut, quand il énumèra sur le ponton de la barge les sommes pour la rénovation du bâtiment social, ce n’est pas en réalité aux Mahorais qu’il s’adressait mais aux clandestins qui vivent dans ses habitats de fortune insalubres, sur des terrains souvent occupés sauvagement. Ce sont eux qui en réalité bénéficieront de tous ces crédits, c’est donc à eux en priorité qu’il s’adressait, ce qui est logique politiquement puisque ce seront ses futurs électeurs et que Macron hier était tout bonnement en campagne pour officialiser la bidonvillisation du département.

Exactement comme la démagogie électoraliste immigrationniste de nos politiciens français à l’intérieur du pays, on assiste à Mayotte sous les applaudissements de l’État régalien à la ghettoïsation de la société, à l’émergence volontaire d’un quart monde, à la sanctuarisation des bidonvilles. Macron a affirmé que l’accroissement des demandeurs d’asile africains des Grands Lacs impose de diminuer la longueur de traitement des dossiers, « on doit pouvoir en traiter 30 par jour en intensifiant les missions de l’OFPRA. » tout en appelant la population à la raison, à ne pas tomber dans le populisme (toujours sa lutte obsessionnelle mais nécessaire pour sa survie politique contre Marine Le Pen) : « Ne tombez pas dans la haine de l’autre. Dire que vos ennemis sont de l’autre côté, ce serait irresponsable, surtout que beaucoup d’entre vous ont de la famille là-bas. Il faut dépassionner le débat avec les Comores. ». En bref, il faut vous laisser envahir, on vous soutiendra, on déversera l’argent. En France, lors d’une question sur le coût de l’immigration, Macron avait répondu lors des Grands Débats: « c’est deux milliards d’actés, deux milliards et il n’y a rien à discuter ! ».

Ce qui arrive à Mayotte est simple et c’est ce qui est tout bonnement en train de se passer en France : nous assistons à un changement de composition « ethnique ». Ce sont déjà 35 nationalités différentes qui ont été recensées sur l’île au parfum et la politique de reconduite aux frontières ne touche pas les Africains qui revendiquent le droit d’asile. Alors que se murmure-t-il dans les couloirs ? Un aménagement de la loi sur l’immigration, la fin du visa Balladur qui interdit actuellement à quelqu’un qui a une carte de séjour mahoraise de pouvoir se rendre en métropole. On entend la proposition un peu partout, elle permettrait d’éviter que Mayotte ne soit ce qu’elle est actuellement un sas migratoire. Il s’agirait de pouvoir répartir les clandos du département sur l’ensemble du territoire hexagonal ou européen si Mayotte était dans l’espace Schengen. Il est question en coulisses d’aménagements institutionnels, d’une politique différenciée pour Mayotte en fait le départ volontaire des immigrés pour la métropole, la fin du séjour territorialisé, ce que tous les Africains, Malgaches ou Comoriens clandestins souhaitent en réalité ne se considérant en fait ici qu’en attente. On remarquait d’ailleurs curieusement dans la délégation officielle qui accompagnait cette semaine le Président, la présence du directeur général des français de l’Étranger !

Le fait est qu’il y aura toujours forcément une forte immigration à Mayotte par la question des divergences économiques avec toute l’Afrique de l’Est et Madagascar d’autant qu’on coupe systématiquement ces derniers temps l’aide au développement sur le continent. Alors comment vider le territoire de son trop plein (48% d’étrangers à Mayotte !) sinon en le déchargeant sur l’aéroport Charles de Gaulle et en ne faisant de Mayotte qu’une zone de transit ? Le troc de l’appauvrissement de Mayotte contre celui prévisible à terme de la métropole où comme à Mayotte, la population de souche deviendra très vite minoritaire, sera appauvrie et en insécurité permanente.