VŒUX AU TEMPS DE L’IMPLOSION

Difficile de faire des vœux en étant journaliste quand toute l’année, on travaille sur les dépêches d’agence et que l’on est bien obligé de dresser un constat quotidien acide et accablant des réalités de notre monde, constat que par pudeur, je vous épargnerai en ce début d’année. Faut-il dès lors continuer la tâche internautique ?… On peut parfois être traversé de doutes. On peut aussi répondre simplement comme Camus : « Mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde ». Or, ils nomment mal les choses. Nous sommes en fait les nominalistes des temps nouveaux.

Nous nous devons et nous vous devons la vérité car nous ne pouvons biaiser avec elle et de fait, nous la regardons ici toujours en face, non pas pour nous lamenter mais pour réagir. Notre travail n’aurait en effet aucun sens s’il n’était pas pris aussitôt en main. Nous savons avec Paul Valéry qu’ « une civilisation a la même fragilité qu’une vie ». Oswald Spengler nous a décrit froidement avec son rationalisme prussien le déclin de l’Occident. Une émission de Télé Libertés vient de lui être consacrée (https://www.tvlibertes.com/de-benoist-sur-les-pas-de-spengler).

L’Occident n’a plus le monopole des idées, du progrès et de l’éthique dans un village planétaire qui est entré dans l’ère des puissances relatives. L’Histoire est un cimetière de civilisations. Nous pouvons connaître le destin d’Assour, de Babylone et de l’Egypte pharaonique, nous avertissait hier un auteur catholique tragique hélas aujourd’hui bien oublié, Daniel-Rops. Mais l’Histoire est aussi sans fin et prend toujours à revers les faiseurs de système et autres apôtres des constructions artificielles. L’Histoire arrive toujours là où l’on ne l’attend pas ! C’est aujourd’hui le « nous sommes le peuple » des Gilets Jaunes français.

Rien n’est donc inéluctable. L’Histoire dépend de nous, de notre volonté de faire face, de notre énergie secrète à nous donner les moyens d’agir. « Finis coronat opus » , la fin justifie les moyens dit Saint Augustin, mais la fin, c’est notre liberté. Ce qui est certain c’est que l’année clarifiera en tout cas les engagements et à ce propos la sincérité de beaucoup.


A Metainfos, notre tâche est humble et ingrate car nous sommes les veilleurs et les vigies, nous nous réveillons la nuit pour faire les quarts mais ce sont en réalité les lecteurs qui demeurent les vraies sentinelles de nos valeurs et de nos principes. Ils nous en faudrait beaucoup plus pour croire vraiment au changement. Pourtant, ce sont eux qui nous invitent dans la lassitude à faire face à nos engagements et à en relever nos défis. Dans son Histoire de France, Victor Duruy nous rappelait que la puissance de notre pays n’est pas seulement dans ses canons et dans ses arsenaux, mais dans son éthique. Max Weber nous disait qu’il ne pouvait pas y avoir de politique sans éthique car la politique, c’est d’abord la ténacité. Pour atteindre le possible, il faut sans cesse s’attaquer à l’impossible.

Metainfos dans son labeur quotidien défie à sa manière Chronos. Mais c’est là le propre de l’homme: la lutte vers les sommets, le combat contre la mort. Cette lutte suffit à remplir tous les cœurs d’hommes qui se dédient au bien commun. C’est là notre fin et nous espérons le lot partagé avec nos lecteurs, l’esprit du combat.

Nous vous souhaitons une bonne et heureuse année 2019 et nous espérons continuer et recevoir qui sait des soutiens intelligents. Pour les autres, nous ne les fréquentons pas car cela les rendrait encore plus hargneux et crétins.